Memoire de Master: Management efficient du Risque sanitaire dans un laboratoire de Recherches medicales.
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1 Tiémélé Kouamé Le 29/08/2009
LISTE DES ABRÉVIATIONS
1- AFNOR : Association Française de Normalisation
2- AMDEC : Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticité
3- ANRS : Agence Nationale de Recherche sur le Sida en France
4- AP-HP : Assistance Publique Hôpitaux de Paris : est une agence qui s’occupe de tout problème de santé publique en France.
5- BCG : Bacille Calmette et Guérin : vaccin contre la tuberculose généralement fait aux enfants.
6- CeDReS : Centre de Diagnostics et de Recherche sur le Sida
7- CDC : Center for Diseases Control : Centre Américain de recherche sur les Infections dont le siège est à Atlanta aux USA
8- CHSCT : Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
9- CHU : Centre Hospitalier Universitaire
10- HSV : Abréviation anglaise du virus de l’Herpès Simplex (Herpès Simplex Virus).
11- IDR : Intra Dermo Réaction : réactions immunologiques provoquées par injection intradermique d’antigène (cas du Mycobacterium tuberculosis) aux fins d’induire une tuméfaction mesurable au point d’injection, traduisant ainsi une immunité acquise.
12- LMGEM : Laboratoire de Microbiologie, Géochimie et Ecologie Marines
13- MAE-FR : Ministère des Affaires Etrangères France
14- MB 14 07 1997 : Accord entre l’état Belge et les régions
15- PACCI : Programme national de prise en charge de personnes vivant avec le VIH
Agence nationale de recherche sur le SIDA
Coopération française (au sein de l’Ambassade de France)
Côte d’Ivoire
16- PID : Profil Indiciaire du Danger : paramètre introduit dans le système de gestion des risques par Mr Kouamé Tiémélé permettant la hiérarchisation des Dangers.
17- POI : Plan d’Opération Interne
18- PPH : Pneumo-phtisiologie
19- PPI : Plan Particulier d’Intervention
20- PSM : Poste de Sécurité Microbiologique : une enceinte (format placard) conditionnée, servant de poste de travail du technicien pour sa protection et souvent pour la protection des échantillons manipulés.
21- SBB : Section Biosécurité Biotechnologie
22- SCACC : Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France.
23- SIDA : Syndrome de l’Immunodéficience Acquise : affection se traduisant par l’affaiblissement de la défense de l’organisme provoqué par un virus (VIH)
24- UHT : Unité de Haute Tension
25- USAC : Unité de Soins Ambulatoires et de Conseils
26- VHB : Virus de l’Hépatite B
27- VHC : Virus de l’Hépatite C
28- VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine
Liste des tableaux, diagramme
Pages
Tableau I : récapitulatif de paramètres d’évaluation………..……….……………. …..20
Diagramme : Hishikawa..................................................................................……….. .22
Tableau II : Dangers biologiques (synthèse)............................................................. ….28
Tableau III : Dangers chimiques, thermiques, physiques, électriques, radioatifs…….29
Tableau IV : Risques liés aux bactéries de classe II............................................... ….30
Tableau V : Risques liés aux bactéries de classe III................................ …… ………31
Tableau VI : Risques liés aux parasites de la classe II………………………… …… …32
Tableau VII : Risques liés aux produits toxiques, corrosifs, inflammables, explosifs, mutagènes, cancérigènes…………………………………………………………… ………33
Tableau VIII : Risques liés aux instruments de travail tranchants et au feu…………....34
Tableau IX : Risques liés à la plaque chauffante et au poupinelle……………… …….35
Tableau X : Risques liés à l’électricité et aux produits radioactifs….................. …...36
Tableau XI : Profil des travailleurs………………………………………………….. …37
Tableau XII : Engagement du personnel en matière d’Hygiène et Biosécurité…….... ..37
Tableau XIII : Connaissances théoriques sur l’Hygiène et la Biosécurité………....... …38
Tableau XIV : Connaissances sur les mesures de protection individuelle et collective.38
Tableau XV : Connaissance sur les mesures de protection individuelle………… ……39
TableauXVI : Mesure d’Hygiène………………………………………………………….39
Tableau XVII : Mesure de protection individuelle : Vaccination………………… …….40
Tableau XVIII : Antécédents de maladies infectieuses au laboratoire…………………...40
Tableau XIX : Accidents de travail………………………………………………… …….41
Tableau XX : Décès suspect de travailleurs……………………………………………..41
Tableau XXI : Prise en charge de l’accident……………………………………… ….....43
Tableau XXII : Impacts économiques de la morbidité…………………………….... ….44
Tableau XXIII : Impacts économiques de la létalité…………………………………… ..45
Tableau XXIV : le type vestiaire du laboratoire........ ................................... ………….47
Tableau XXV : le sens d’ouverture des portes du laboratoire... ................. …………..47
Tableau XXVI : le type de paillasse du laboratoire............... ........................................47
Tableau XXVII : l’étanchéité au laboratoire... ...........................................................47
Tableau XXVIII : la compartimentation du laboratoire ………………..……………...47
Tableau XXIX : les points d’accès au laboratoire....................................................47
Tableau XXX : le type de tabourets dans le laboratoire........ .................................47
Tableau XXXI : le système de fonctionnement de la climatisation au laboratoire …48
Tableau XXXII : la politique de gestion de l’Hygiène et de la Biosécurité....... ........48
Tableau XXXIII : l’engagement du laboratoire à la politique de gestion………………48
Tableau XXXIV : le niveau d’assurance de l’entretien au laboratoire…………………48
Tableau XXXV : le type de méthode de balayage au laboratoire................................49
Tableau XXXVI : l’accoutrement de protection au CeDReS…...................................49
Tableau XXXVII : la qualité de la gestion des déchets au CeDReS………………,,,….49
INTRODUCTION
Le laboratoire est un lieu de manipulation de produits pathologiques hautement infectieux. Il est équipé de matériel potentiellement dangereux. Des produits chimiques et des réactifs de nocivité reconnue y sont utilisés. Par conséquent, le laboratoire, en général, et les laboratoires de recherches médicales, en particulier, doivent être des milieux d’application rigoureuse du management efficient des risques. Cette mesure d’application stricte se justifie par les nombreuses infections et les décès dont sont victimes les travailleurs de ces milieux.
Techniciens biologistes, ingénieurs, médecins biologistes, pharmaciens biologistes, chercheurs, techniciens de surface sont tous exposés. Selon l’enquête SUMER en France, entre 1990 et 1992, 3160 accidents d’exposition au sang ont été rapportés avec 116 cas au laboratoire [2].
En Côte d’Ivoire, malgré l’existence de quelques comités d’Hygiène et de Biosécurité dans les laboratoires, la gestion du Risque reste à améliorer. La mise en place de stratégies dans une véritable démarche qualité est à envisager. L’usage d’outils de gestion tels que les registres de signalement d’événements, d’indices de Biosécurité et d’indicateurs d’évaluation pourrait permettre d’obtenir une banque de données formelles fiables et exploitables. Une appréciation ergonomique et sanitaire des Risques et Accidents au travail dans les laboratoires médicaux en général et dans les laboratoires de recherches médicales, en particulier, serait alors aisée. Cette situation concerne tous les pays en développement.
Quelques données produites par l’enquête SUMER de 1994 indiquaient que plus de 1,2 millions de salariés étaient exposés aux risques biologiques en France. Parmi eux, 19000 travaillent au laboratoire d’analyses médicales. Par ailleurs avec l’apparition de nouvelles pathologies comme le SIDA , la fièvre hémorragique et la recrudescence de certaines anciennes maladies, la situation devient plus inquiétante.
Entre 1987 et 1991, 10% des tuberculoses professionnelles déclarées à l’AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) en France sont survenues chez les laborantins qui ne constituent pourtant que 4% des effectifs [2].
Il nous a donc paru intéressant de contribuer à l’installation d’un système de gestion quantitative pour une meilleure prise en charge du Risque sanitaire au CeDReS
(Centre de Diagnostics et de Recherche sur le Sida), par une étude de type analytique qualitative et semi quantitative.
Nos objectifs spécifiques étaient de:
- Identifier les risques potentiels au laboratoire,
- Évaluer les impacts des risques,
- Établir une stratégie de gestion efficiente de ces Risques.
Pour la clarté de notre présentation, nous adoptons le plan suivant :
Après des Généralités, nous présenterons le matériel et les méthodes que nous avons utilisés. Nous exposerons les résultats obtenus suivis de la discussion [3]. Après notre conclusion, nous indiquerons les perspectives de notre travail.
PREMIÈRE PARTIE
GÉNÉRALITÉS
I - HISTORIQUE
L’Hygiène et la Biosécurité ont vu le jour au début de la révolution industrielle sous les termes d’Hygiène et Sécurité. L’industrie alimentaire s’est engagée de manière informelle dans cette démarche. Il a fallu attendre les années 1980 pour voir un bon développement de l’Hygiène et de la Biosécurité.
La coopération, en matière de Biosécurité, trouve son origine à la fin des années 1980 dans la préparation des directives européennes (90/219/CEE) réglementant l’utilisation confinée des Micro-organismes Génétiquement Modifiés (MGM) [21]. En Belgique, à partir de 1989 deux experts ont été affectés à l’expertise scientifique en matière de Biosécurité.
Dès 1993, la Section Biosécurité Biotechnologie (SBB) reçoit un mandat contractuel pour guider les régions dans le processus de transformation et de mise en œuvre de la Directive 90/219/CEE [20]. Les arrêtés régionaux de transformation de cette Directive voient le jour en 1993. La coopération interrégionale est dès lors lancée. Depuis 1994, quelques 1600 dossiers d’utilisation confinée ont été expertisés par le SBB [40]. A partir de 1995, une équipe de scientifiques se constitue à l’INSTITUT SCIENTIFIQUE de SANTE PUBLIQUE (ISSP). Dans un groupe informel d’abord et sous forme de section légale de l’ISSP à partir de 1996, devient la section de Biosécurité et Biotechnologie.
La définition de la Biosécurité (qui couvre le MGM, les OGM (Organisme Génétiquement Modifié), et les organismes pathogènes) est donnée et les méthodologies et règles de l’évolution scientifique des risques sont établies.
L’arrêté fédéral de transposition de la Directive 90/220/CEE sera publié en 1998 [20]. Il facilitera la conclusion de l’accord de coopération quelques années plus tard.
L’État Belge a pris l’initiative en signant en 1997, l’accord de coopération entre l’Etat fédéral et les régions (MB 14 07 1997) [37]. Cet accord règle la coordination administrative scientifique en matière de Biosécurité.
Un conseil consultatif de Biosécurité a été installé le 12 Mai 2003 par TAVERNIER, Ministre de la santé publique belge d’alors. Les membres sont en partie des Académiques, en partie des fonctionnaires et/ou des membres des cabinets des ministres compétents. Les membres sont nommés par le ministre de la santé, responsable de la politique scientifique et par les régions flamandes qui sont WALLONE et BRUXELLE-CAPITALE [40].
Le secrétariat du conseil est assuré par la Section de Biosécurité et Biotechnologie (SBB) de l’INSTITUT SCIENTIFIQUE de SANTE PUBLIQUE. Sous l’impulsion de ROLAND MOREAU, président administratif intérimaire, le conseil a rédigé un règlement d’ordre intérieur qui précise son fonctionnement [21].
II-DÉFINITIONS
II-1-DÉFINITIONS LEXICALES
Nous définissons les mots clés pour faciliter la compréhension de ce travail. Ici, les définitions sont celles des dictionnaires Larousse et Harraps.
II-1-1-Hygiène : ce sont des Règles et des pratiques nécessaires pour conserver et améliorer la santé [32].
II-1-2-Biosécurité : c’est la Garantie d’une vie saine loin de tout danger biologique ou relatif à des activités biologiques.
II-1-3-Danger : c’est ce qui expose à un mal quelconque [32].
II-1-4-Maladie professionnelle : trouble, dérangement de la santé physique, du comportement suite à l’exercice d’une profession [32].
II-1-5-Risque : Danger, inconvénient, perte, préjudice éventuel garanti par une ASSURANCE [32].
II-1-6-Accident : Évènements imprévus, malheureux ou dommageables [32].
II-1-7-Management efficient : c’est une expression d’origine anglaise signifiant « gestion efficace» [23].
II-2-DÉFINITIONS OPÉRATIONNELLES
Ici, il s’agit de définitions pratiques et professionnelles. Elles permettent de mieux appréhender le travail du génie sanitaire [8].
II-2-1-Danger : c’est le caractère intrinsèque d’un matériel, d’un objet, d’un organisme, d’une chose à causer des dommages [8].
II-2-2-Risque : c’est la susceptibilité ou la probabilité d’expression du danger [8].
II-2-3-Accident : c’est l’expression plus ou moins imprévisible du danger [8].
II-2-4-Management efficient : c’est une gestion efficace, positive ou un ensemble de techniques d’organisation mises en œuvre pour l’administration efficace, positive, bénéfique et profitable d’une entité [23].
III-GESTION DE L’HYGIÈNE ET DE LA BIOSÉCURITÉ AU LABORATOIRE
III-1-POLITIQUE DE GESTION
C’est la définition des objectifs à atteindre et leur planification. Cette politique se traduit par l’engagement de la Direction [25]. Des moyens humains, matériels et financiers doivent être dégagés, tout le personnel doit être incité à adopter cette Politique [4].
III-2-MÉTHODE DE L’HYGIÈNE
La méthode de gestion doit être une stratégie élaborée pour permettre la prise en charge effective de l’Hygiène et de la Biosécurité.
Cette prise en charge passe par la mise en place d’un organe de gestion qui est le comité d’hygiène et biosécurité, qui pourrait être appelé différemment selon les objectifs [27].
Ce comité, qui doit être dirigé par un ingénieur du génie sanitaire et environnement ou un qualiticien, doit élaborer un plan de gestion qui devra comprendre un plan de travail et un plan de formation.
Le plan de formation du personnel devra être en rapport avec les objectifs. Une grille de gestion ressortira ces objectifs avec les périodes d’exécution des activités et des indicateurs de fin. On pourra prévoir une colonne d’observations [1].
Le Comté d’hygiène et de Biosécurité sera aussi chargé du suivi et de l’évaluation de cette gestion. Le premier travail du Comité est d’identifier les dangers potentiels, les risques et les accidents éventuels pour prévoir les mesures préventives et même préparer les techniques de réparation de ces accidents éventuels.
III-3-ORGANES DE GESTION DE L’HYGIÈNE ET DE LA BIOSÉCURITÉ AU LABORATOIRE.
La gestion de l’Hygiène et de la Biosécurité est assurée à travers des organes. Ce sont des Comités spécialisés dont :
1-CHSCT : Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail.
Ce comité s’occupe de l’Hygiène, de la Biosécurité et de l’Ergonomie dans l’entreprise [6].
2-CLIN : Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales [6].
Ce Comité s’intéresse essentiellement au risque biologique [6]. Tout comme le CHSCT, il fait appel à des moyens de protection [28].
Si ces moyens de protection mis en œuvre au sein du laboratoire respectent les recommandations, ils diminuent considérablement les risques.
IV-CLASSIFICATION BIOLOGIQUE PAR CONFINEMENTS MICROBIOLOGIQUES [6].
Les Microorganismes sont classés en quatre groupes qui sont:
Groupe I : Agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme.
Groupe II : Agents biologiques pouvant provoquer une maladie chez l’homme et constituer un danger pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est peu probable. Il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace contre ces agents.
Groupe III : Agents biologiques pouvant provoquer une maladie grave chez l’homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est possible, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace contre eux.
Groupe IV : agents biologiques qui provoquent des maladies graves chez l’homme et constituent un danger sérieux pour les travailleurs. Le risque de leur propagation dans la collectivité est élevé. il n’existe généralement ni prophylaxie ni traitement contre eux.
Pour comprendre le degré d’exposition, les voies de pénétration des microorganismes ont été étudiées.
V- DIFFÉRENTES VOIES DE CONTAMINATION
Classiquement, il y a trois types de voies de pénétration des agents biologiques dans l’organisme en milieu professionnel. Ce sont :
V-1- LA VOIE AÉRIENNE
C’est la principale voie d’entrée des agents biologiques, mais aussi la plus insidieuse, qu’elle se fasse par aérosols inhalés ou par ingestion accidentelle.
Entre 1987 et 1991, 10 % des tuberculoses professionnelles déclarées ont été transmises par aérosol [2]. Les centrifugeuses non fermées ou ouvertes avant leur arrêt complet ou les vortex à tubes non bouchés, sont les sources de contamination professionnelle.
Huit (8) laborantins ont développé une brucellose aigue six semaines après décongélation d’un isolat de Brucella melitensis provenant d’un patient hospitalisé trois ans plus tôt [2]. On a également décrit des cas de tuberculose transmise par gaine d’aération d’un laboratoire [2].
Souvent, le non respect des règles élémentaires d’hygiène expose malheureusement, à un bon nombre de contaminations. Manger dans le laboratoire, fumer (2 cas de tuberculose décrits) [2], porter ses mains à la bouche sans les avoir lavées sont autant d’erreurs à ne pas commettre [1].
V-2-LA VOIE CUTANEO-MUQUEUSE.
Elle se décompose en trois catégories :
- Effraction cutanée (piqûre ou coupure accidentelles, projections sur une peau lésée) : VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) , VHB (Virus de l’Hépatite B), VHC (Virus de l’Hépatite C), tuberculose cutanée d’inoculation.
- Projection sur une muqueuse : VIH, VHB, VHC, trachome (ophtalmie causée par Chlamydia trachomatis)
- Projection sur la peau saine : Cette voie est suspectée pour les Leptospires et HSV. Selon la note d’information de la Direction Générale de la Santé Française DGS/DH/DRT n° 666 du 28 Octobre 1991, le premier cas de contamination professionnelle au VIH par projection, a été rapporté en 1984 [11].
De 1984 à 1996, 79 cas de séroconversions prouvées après accident professionnel ont été rapportés chez des professionnels de santé, dans les pays industrialisés [2].
En France, en Décembre 1995 on a comptabilisé 10 séroconversions certaines [16].
Aux Etats Unis, le CDC (Center for Diseases Control) a reconnu 46 cas de séroconversions professionnelles après exposition [2].
16 cas ont été rapportés par des pays d’Europe, 3 par l’Afrique du Sud et 4 par l’Australie [2].
76 des 79 cas de contamination sont faits par piqûre ou blessures, 3 cas de contamination cutanéo-muqueuse [2].
Une étude menée à l’AP-HP de 1990 à 1992 par le GERES (Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition au Sang) a montré que sur 3160 accidents d’exposition au sang, 116 sont survenus chez les techniciens de laboratoire en France [2].
V-3- VOIE DIGESTIVE
Elle est toujours due à une défaillance dans les mesures d’hygiène individuelle (défaut de lavage des mains, onychophagie ou à des erreurs techniques : pipetage à la bouche). La consommation d’aliments au laboratoire est un acte favorisant le risque infectieux par la voie digestive.
VI- DIFFERENTS TYPES DE RISQUES
Il existe plusieurs types de Risques à savoir :
VI-1-Risques d’origine physique : Ce sont des risques engendrés par des Dangers physiques.
VI-1-1-Risques d’origine architecturale
L’architecture du laboratoire doit respecter des normes. Dans le cas contraire, elle expose à des risques : asphyxie, étouffement, chute de matériaux, affections péri articulaires. Chute de murs, chute de plafond, chute de verre.
VI-1-2-milieux en poudre : ce sont des milieux de culture qui exposent aux Risques de pneumoconioses [8]
VI-1-3-objets coupants et piquants : ce sont des objets en verre ou en métal qui exposent aux Risques de coupure ou de piqûre
VI-2-Risques d’origine biologique : ce sont des Risques liés aux Microorganismes.
VI-2-1 risques d’origine bactérienne : Ce sont les Risques infectieux, les Risques d’intoxication, les Risques de souillure locale, les Risques d’épidémie, les Risques de pollution environnementale, les Risques de souillure vestimentaire, les Risques de contamination,…
VI-2-2 Risques d’origine parasitaire : ce sont les Risques d’infestations parasitaires : Ankylostomiase, amibiase, candidose,…
VI-2-3-Risques d’origine virale : ce sont les risques d’Infections virales
VI-3- Risques d’origine chimique : ce sont les intoxications, les brûlures, les explosions, les hémopathies, les insuffisances respiratoires, les atteintes oculaires, les incendies, l’asphyxie, le cancer,… [16].
VI-4-Risques d’origine thermique : ce sont les brûlures, les incendies, les explosions,…
Tous les appareils chauffant exposent à des risques très élevés si leur manipulation et leur entretien ne sont pas maîtrisés
VI-5- Risques d’origine électrique : ce sont les Risques de Brûlure, d’électrocution, d’électrisation.
L’électrocution conduit à la mort par arrêt cardiaque alors que l’électrisation provoque simplement une tétanisation musculaire, une asphyxie et des brûlures [22].
VI-6- Risques d’origine radioactive : ce sont Les rayons ionisants qui sont à l’origine d’affections telles que l’hémopathie, le cancer. Il existe deux types de risques :
- les Risques stochastiques (aléatoires),
- les Risques déterministes (effets connus).
Pour prévenir ces risques d’expositions aux accidents dans les laboratoires, des mesures préventives ont été élaborées. Ces mesures sont adoptées selon les moyens et le degré d’exposition des laboratoires.
Des stratégies de correction ou de réparation des dommages causés par les accidents sont élaborées. Tout ceci concourt à la maîtrise de la gestion des risques et accidents d’où la maîtrise de la gestion de l’Hygiène et de la Biosécurité.
VII-PREVENTION DES RISQUES BIOLOGIQUES
Il existe deux types de prévention :
- La prévention technique,
- La prévention médicale.
VII-1-PRÉVENTION TECHNIQUE DU RISQUE BIOLOGIQUE.
La prévention du risque biologique est par principe primaire [6]: elle consiste à éviter le contact entre les agents biologiques et l’homme par l’application des mesures d’hygiène élémentaires d’une part et l’usage des moyens techniques de protection d’autre part.
Les moyens techniques sont représentés à l’échelle du poste de travail par le PSM (Poste de Sécurité Microbiologique) et à l’échelle des locaux par les niveaux de confinement biologiques (classification des microorganismes selon leur pathogénicité) [6].
VII-1-1-Différents types de postes de sécurité [7].
Ce sont des enceintes servant de postes de travail sécurisé communément appelées hottes.
TYPE I (PSM I)
Il protège le manipulateur par la création d’un flux d’air entrant dans l’enceinte.
Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers un filtre à très haute efficacité. Le produit manipulé n’est pas protégé puisqu’en contact avec l’air du laboratoire.
TYPE II (PSM II)
Il protège le manipulateur par aspiration créée au bord avant du plan de travail (barrière immatérielle entre lui et le produit).
Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers un filtre à très haute efficacité.
Il protège aussi le produit manipulé par flux d’air descendant préalablement filtré à travers un filtre à très haute efficacité. Cette protection diminue également les contaminations croisées entre deux produits manipulés simultanément.
TYPE III (PSM III)
Il protège le manipulateur totalement en dehors de l’enceinte dans laquelle est manipulé le produit par l’intermédiaire de gants (manchons souples terminés par des gants). Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers deux filtres à très haute efficacité en série.
Il protège le prélèvement en l’empêchant d’être en contact avec l’air du laboratoire.
Il ne protège pas contre les contaminations croisées par absence de flux luminaire dans l’enceinte.
L’utilisation du type dépend du groupe de pathogénicité des organismes manipulés.
Les micro-organismes du groupe IV doivent être manipulés avec le type III.
VII-1-2-Conseils d’utilisation des PSM
- Ne pas allumer les lampes UV plus d’un quart d’heure avant utilisation (risque de détérioration des matériaux du PSM),
- Mettre l’appareil en marche au moins 15mn avant de travailler,
- Nettoyer avant et après chaque utilisation les paillasses avec de l’alcool à 70 °,
- n’utiliser que du matériel stérile,
- ne pas perturber le flux laminaire (pas de bec bunsen, éviter les mouvements brusques et rapides, ne pas encombrer le plan de travail),
- faire effectuer les opérations d’entretien par un spécialiste (contrat d’entretien pour opérations sur les filtres après décontamination au formol),
- Les filtres sont des déchets biologiques et doivent être incinérés.
N’utiliser pour leur nettoyage que du matériel stérile.
VII-2-PRÉVENTION MÉDICALE DU RISQUE
C’est un ensemble de mesures permettant d’assurer la protection des travailleurs.
VII-2-1-La surveillance médicale spécialisée
Après les mesures techniques, un deuxième degré de prévention est représenté par les vaccinations obligatoires du personnel exposé [13].
En dehors du cadre réglementaire minimal, des modalités de surveillance médicale sont laissées à l’appréciation du médecin du travail qui a toute liberté de proposer aux salariés des examens cliniques ou complémentaires.
Il a également pour rôle de conduire l’étude des conditions de travail. Il s’agit, aux yeux du code de travail international (art.R231-65), d’une surveillance médicale spéciale dont la fréquence est laissée à son appréciation. Mais cette fréquence ne peut en aucun cas être inférieure à un renouvellement de fiche d’aptitude par an.
S’il s’avère qu’un travailleur est atteint d’une maladie professionnelle, le médecin du travail a pour mission d’examiner tout le personnel susceptible d’avoir été exposé au même risque biologique et de prescrire d’éventuels examens complémentaires.
VII-2-2-La prophylaxie vaccinale
Les indications des vaccins du personnel de laboratoire sont en constante évolution.
Elles sont soit obligatoires, soit recommandées. Elles ne remettent pas en cause le principe de la primauté de la prévention technique individuelle et collective obligatoire du risque. Toutes ces vaccinations, même obligatoires, sont soumises à l’accord du salarié après information claire et précise de son médecin du travail.
Les personnels visés sont nommés par les articles 1…10 (loi du 18 janvier 1991) et L.215 du code de la santé publique (loi du 18 janvier 1994 et décret du 05 septembre 1996) [17].
Le personnel de laboratoire d’analyses médicales est soumis à l’obligation vaccinale contre [17] :
- le tétanos,
- la poliomyélite (vaccin injectable),
- la diphtérie,
- la typhoïde,
- l’hépatite B,
- l’Hépatite A,
- la rage,
- la Leptospirose,
- la Grippe,
- la Rubéole pour les femmes non immunisées,
- la tuberculose (obligation d’immunité et non de vaccination) : IDR.
Les sujets fournissant un certificat médical attestant d’une contre-indication dont la liste est fixée par arrêté ministériel : définitive pour les déficits immunitaires, acquis ou congénitaux, temporaires pour les dermatoses en évolution [13].
Les sujets IDR positifs sont considérés comme ayant satisfait à l’obligation vaccinale.
Les sujets IDR négatifs après deux vaccinations au moins par le BCG sont considérés comme ayant satisfait aux obligations de la loi.
D’autres vaccinations sont recommandées en fonction du risque spécifique évalué par le médecin [13].
La vaccination engage la responsabilité de l’employeur (le défaut est une faute grave en cas de maladie professionnelle) [13]. Elle engage également la responsabilité du médecin du travail (il assure la responsabilité des accidents post vaccinaux). La responsabilité après une vaccination obligatoire relève de l’État (art L10-1).
DEUXIÈME PARTIE :
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
I –MATÉRIEL ET MÉTHODES
I-1-MATÉRIEL DE L’ÉTUDE
I-1-1-Cadre de l’étude
Le cadre de cette étude est le laboratoire du CeDReS (Centre de Diagnostics et de Recherche sur le Sida.). Il est situé au CHU de Treichville.
I-1-2-Historique
Le CeDReS est un laboratoire spécialisé dans le diagnostic de l’infection à V.I.H et des affections opportunistes associées. Il comprend plusieurs unités techniques :
- une Unité d’Hématologie,
- une Unité de Bactériologie et de Mycobactériologie,
- une Unité de Parasitologie,
- une Unité d’Immunologie,
- une Unité de Biochimie et
- une Unité de Biologie moléculaire.
Son personnel technique comprend des Aides techniciens, des Techniciens supérieurs de laboratoires, des Ingénieurs des techniques, des Médecins biologistes et des Pharmaciens biologistes (voir organigramme).
Le CeDReS a été créé par les conventions suivantes:
- PACCI-SCAC-CHUT du 18/03/1992 portant sur l’amélioration du diagnostic du Sida et des Affections opportunistes.
- Du 03/10/1996 portant sur le caractère référentiel du programme scientifique PAC-CI15 soutenu financièrement par l’ANRS et par le MAE-FR.
- Du 27/06/2000 portant sur la définition précise des participations financières respectives du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Treichville, du PACCI et du SCAC.
I-1-3-Population de l’étude et échantillonnage.
Tout le personnel travaillant au CeDReS présent le jour de l’enquête.
I-2-METHODES : Nous avons utilisé une méthode prospective (Hishikawa) [9] et une prédictive (AMDEC) [9].
I-2-1-Instruments de recueil des données
 Les Grilles d’observation : elles ont permis de suivre chaque personnel technique au poste de travail (voir annexe).
 Les Fiches d’enquête : elles ont été distribuées à chaque travailleur pour remplissage en vue de recueillir des données relatives à l’étude (voir annexe).
 Les Archives : elles ont été constituées de registres, de fiches techniques, de données électroniques.
 Le Diagramme de « cause à effets » d’HISHIKAWA : il a permis de mener l’étude de manière sectorielle en suivant les différentes branches du diagramme.
I-2-2-Evaluation.
I-2-2-1-Paramètres utilisés [9]:
 Indice de Gravité (G) de 1 à 4 : c’est la valeur numérique du dommage auquel expose le Risque. Les valeurs de Gravité correspondent aux données suivantes :
1=dommage peu sérieux, réparable ;
2=dommage sérieux, réparable ;
3=dommage sérieux, difficilement réparable ;
4= dommage très sérieux, non réparable.
 Indice de Fréquence (F) de 1 à 4 : il indique la reproductibilité du Risque dans le temps. Ses valeurs correspondent aux données suivantes :
- 1= se produit rarement ;
- 2= se produit souvent ;
- 3= se produit très souvent ;
- 4= se produit toujours.
 Indice de non Détectabilité (D) de 1 à 4 : il indique le degré de signalement du Risque. Ses valeurs correspondent aux données suivantes :
1= se produit de manière évidente ou signalée ;
2= quelquefois signalé dans sa production ;
3= rarement signalé ou rarement perceptible dans sa production.
4=événement jamais signalé, imprévisible.
▪ Indice de Criticité (C) de 1 à 64 : c’est la valeur estimative de l’ampleur du dommage potentiel que peut causer le Risque. Il est le produit des trois premiers indices (GXFXD). Il permet la hiérarchisation du Risque.
 Facteur de Risque relatif (Rr) : il traduit le niveau d’exposition aux Risques dans le laboratoire. Il est déterminé en fonction de l’architecture du laboratoire, de la qualification du personnel en matière de Biosécurité.
 Coefficient d’Exposition relative (Er) : c’est un facteur de l’indice d’Exposition, il permet d’estimer le taux d’accident probable par rapport à un Danger donné dans le laboratoire.
 Indice d’exposition (E) : il permet d’estimer le degré d’exposition à un Danger donné.
 Facteur de Risque intrinsèque ou spécifique (r) : il traduit le taux d’exposition propre à un Danger.
 Indicateurs d’évaluation et d’appréciation du risque [31].
- prévalence d’accident :
Cas d’accidents de l’année
• Pa =-----------------------------
Effectif général
- Taux de mortalité au service :
Nombre de décès
• Tm = ----------------------------------------
Effectif
- Indice de létalité :
Nombre de décès
• L= ---------------------------
Nombre d’accidentés
- Incidence morbide :
Nombre de malades
• Im=---------------------------
Nombre d’accidentés
-Indice d’Exposition au danger :
C’est un indice qui nous a permis d’apprécier le degré d’exposition du personnel technique aux différents Dangers.
Calcul de l’indice d’Exposition : Deux types de calculs sont proposés.
Dans le cas des dangers biologiques : l’Indice d’Exposition (E) est le rapport du nombre de tests positifs pour un danger donné et du nombre total de tests réalisés pendant trois Mois pour le danger, multiplié par 100.
Ex : nombre de tests de VIH réalisés=100, nombre de tests positifs=20
20
E= ─ x100=20. L’exposition au VIH est donc 20 %
100
Pour les autres types de dangers, cet indice est calculé par rapport au nombre de jours d’utilisation du danger sur une période de trois Mois.
Ex : soit N le nombre de jours d’utilisation d’un danger donné en trois mois.
Soit Nt le nombre de jours de travail pendant ces trois mois.
N
E= ─ x100
Nt
-Facteur de risque (r)
Ce facteur a permis de prendre en compte certaines réalités qui influencent l’exposition au danger. Ce facteur est déterminé d’avance en ce qui concerne les machines, les appareils. Il est déterminé en fonction de l’âge de manière conventionnelle. Ainsi, nous avons :
- Les facteurs intrinsèques (ri)
De 0 à 5 ans r=1,
De 6 à 10 ans r=2
De 11 à 15 ans r=3
De 16 à 20 ans r=4
On suppose qu’après 20 ans, un appareil n’est plus fonctionnel.
- Facteur de risque relatif (rr)
C’est un paramètre qui a permis d’estimer le niveau de sécurité du service. Il est déterminé en fonction des équipements de protection individuelle et collective et du bon usage de ces équipements, de la compétence du personnel technique, de l’architecture. On a déduit de ce facteur, le coefficient d’exposition qui est utilisé pour estimer les taux d’accidents en absence de données réelles.
- Profils indiciaires du danger (PID) :
Le Profil Indiciaire du Danger nous a permis de hiérarchiser les dangers.
n
PID= r.E.∑Ci
i=1
Ci : Criticités des différents risques liés au Danger.
I-2-3-Estimation du facteur de risque relatif. Il est exprimé par les valeurs suivantes : 0,5 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4. Ces valeurs correspondent aux caractéristiques suivantes :
- Si l’équipement répond aux critères du système HACCP (Hazard Analysis and Critical Check Points) (système SAS,..), s’il existe un Comité d’Hygiène de Sécurité et Conditions de Travail, si l’architecture respecte les normes à plus de 75% avec un personnel qualifié en Hygiène et Biosécurité, r=0,50
- Si l’équipement existe et est bien utilisé et si l’architecture respecte les normes à au moins 75 %, avec un personnel qualifié en Hygiène et Biosécurité r=1.
- Si l’équipement existe mais est mal utilisé avec une architecture respectant au moins à 50 % les normes, r=2.
- Si l’équipement n’existe pas mais que le personnel a un niveau adéquat et est consciencieux avec une architecture respectant les normes à au moins 25 %, r=3.
- Si l’équipement n’existe pas et le personnel n’a pas un niveau adéquat ou l’architecture répond à moins de 25 % aux normes, r=4.
Tableau I : récapitulatif de paramètres d’évaluation
Classe de sécurité du
service Facteurs de risque relatif rr Cœfficient d’exposition relative Er
E 0.5 12.5%
I 1 25%
II 2 50%
III 3 75%
IV 4 100%
Le Coefficient d’Exposition relative est un cœfficient de l’Indice d’Exposition. Leur produit traduit le taux d’accidents avec une marge supérieure au taux réel. Il a permis de faire une étude prédictive en l’absence de données disponibles.
I-2-4-Type de l’étude : Cette étude est de type analytique. Elle utilise une méthode rétrospective [9], celle d’Hishikawa, une méthode prédictive (AMDEC) [9] et les techniques arithmétiques basées sur le calcul des indicateurs d’évaluation.
I-2-5-Recueil des données
I-2-5-1-Enquête : des fiches d’enquête ont été distribuées au personnel.
Le personnel répond à un questionnaire. Les fiches de réponses sont collectées une heure après leur distribution.
I-2-5-2-Archives
Nous avons consulté les archives (fiches de résultats) des mois d’octobre, de novembre et de décembre 2006.
I-2-6-Identification du danger et des risques
Diagramme d’HISHIKAWA [5]
Nous avons utilisé le graphique des « six M » pour identifier tous les Dangers de manière sectorielle. L’étude des situations et facteurs favorisant l’exposition aux risques liés à chaque danger nous a permis de les identifier.
M1 M2 M3
M1 : Milieu :
Ici le milieu est le laboratoire du CeDReS. On entendra par milieu, l’organisation architecturale.
Au niveau architectural, les dangers identifiables ne peuvent être que d’ordre matériel. C’est-à-dire, les murs, le plafond, les vitres, etc.
On pourra alors citer :
- les risques de chute de murs,
- les risques de chute de plafond,
- les risques de chute de glace.
M2 : Main d’œuvre.
La main-d’œuvre est constituée de l’équipe professionnelle et technique. A ce niveau, on ne parlera pas de danger mais de facteurs favorisant le risque et de mains-d’œuvre dangereuses.
En effet, les mains d’œuvres considérées comme dangereuses sont celles qui sont mal formées, insouciantes, inconscientes, désordonnées, imprudentes et parfois sous informées sur les dangers et les risques. Ces mains-d’œuvre constituent des véhicules du danger, des facteurs favorisant l’expression du danger. Ex : un garçon de salle qui n’a aucune qualification et qui occupe une paillasse est dangereux en ce sens qu’il méconnaît la capacité de nuisance ou ne connaît pas la composition réelle des produits pathologiques qui sont à sa disposition.
M3 : matériel :
Ici, il s’agit des outils de travail comprenant des machines et le petit matériel.
- les générateurs thermiques que sont les autoclaves, les incubateurs, les poupinelles, les distillateurs sont des facteurs favorisant l’expression du danger car ils sont susceptibles d’engendrer des risques d’explosion, d’incendies…
- Les objets piquants, tranchants et coupants sont des Dangers dont les facteurs favorisant leur expression résultent de leur mauvaise manipulation.
- Les produits chimiques à travers leur caractère inflammable, toxique, corrosif, cancérigène sont des dangers.
- L’électricité est un danger à cause de son caractère électrocutant, électrisant.
M4 : matières premières.
Ici, au laboratoire de Microbiologie, les matières premières sur lesquelles les techniciens travaillent sont : les bactéries, les parasites, les virus.
Ces microorganismes constituent des dangers potentiels.
M5 : méthodologie
La méthodologie de travail peut comporter des facteurs ou situations favorisant un risque :
- le pipetage des produits pathologiques par la bouche,
- le pipetage des solutions dangereuses par la bouche,
- Le mixage par vortex des produits pathologiques sans boucher les tubes,
- Le repiquage des bactéries productrices de H2S sans port de masque,
- L’exécution de procédures techniques sans gants,
- La lecture de test d’agglutination en tubes par petites secousses en l’air.
M6 : management de la qualité :
La définition d’une politique et des stratégies de gestion sont des critères d’une bonne maîtrise de gestion de l’Hygiène et de la biosécurité. Un manquement peut constituer un facteur ou une situation de risque.
Par exemple : la non implication de tout le personnel dans la politique de gestion entraîne une mauvaise exécution des plans de gestion.
- l’absence de formation expose le personnel au danger malgré la présence de matériel de protection.
I-2-7 Impacts du risque
L’expression du risque est source de dommages aux conséquences mesurables sur plusieurs plans.
Nous avons essayé d’en étudier un certain nombre, de les évaluer économiquement.
Les impacts sont étudiés sur une période de douze mois.
Nous avons rapporté la charge financière dans chaque cas d’accident ou de maladie. Cette charge couvre les prises en charge biologique, pharmaceutique et en hospitalisation si cela était nécessaire. Ce travail nous a conduits dans des services compétents. Selon la nature des risques étudiés, nous nous sommes rendus dans les services du PPH du CHU de TREICHVILLE pour ce qui concerne les risques infectieux à Mycobactérie, au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, au CeDReS et à l’USAC du même CHU pour ce qui concerne les infections à VIH, au service de cancérologie pour ce qui concerne les risques cancéreux , au service des grands brûlés d’Abidjan à COCODY pour ce qui concerne les risques d’incendie et de brûlure grave.
Concernant la morbidité, elle se traduit essentiellement par le taux d’absentéisme au service. Pour sa charge, nous avons pris un taux d’absentéisme d’un jour sur trois ouvrables pour une période de six à douze mois. Un forfait de dix jours est pris pour les affections les plus simples. Nous déterminons alors le temps perdu par les malades pour chaque pathologie. Nous avons ensuite calculé la recette moyenne journalière du laboratoire. Après avoir déterminé la recette moyenne per capita (recette moyenne par tête du personnel technique), nous en avons déduit la perte économique moyenne.
Nous avons étudié le coût de l’absentéisme engendré par l’état de morbidité du personnel technique.
II RESULTATS
Nos résultats sont présentés en six sous-chapitres :
- les Dangers
- les Risques
- les résultats de l’exploitation de la fiche d’enquête
- les considérations économiques
- l’Organisation architecturale et accessoire
- le Management de l’Hygiène et de la Biosécurité.
II-1 LES DANGERS
Les Dangers sont présentés dans des tableaux à deux entrées. La première entrée comporte les différents Dangers, c’est-à-dire les différents microorganismes isolés au laboratoire. La deuxième entrée comporte la classe microbiologique du Danger, le nombre total de tests réalisés pour rechercher chaque microorganisme (Danger), le nombre de tests positifs réalisés, l’indice d’exposition à chacun de ces Dangers, leur Profil Indiciaire et enfin le numéro d’ordre d’hiérarchisation des Dangers les plus significatifs aux moins significatifs (pour les Dangers biologiques).
Concernant les produits ou matériels dangereux, la première entrée comporte les différents groupes. La deuxième comporte la fréquence d’utilisation de chacun, son indice d’exposition, le facteur de risque relatif ou le facteur de risque intrinsèque, le Profil Indiciaire et le numéro d’ordre d’hiérarchisation des Dangers les plus significatifs aux moins significatifs.
Tableau II : Dangers biologiques
classe Nombre total
de tests
Nombre de tests positifs Indice d’exposition Profil indiciaire du danger
N°d’ordre
VIH 3 849 829 97.6 18739.2 1
Mycobacterium tuberculosis 3 366 41 11.2 6406.4 2
VHB 3 55 14 25.45 4886.4 3
Treponema pallidum 2 142 13 9.22 3245.44 4
Entamoeba histolytica 2 324 20 6.1 976 5
Eschérichia coli 2 623 16 2.56 901.12 6
Enterobacter 2 623 12 1.92 675.84 7
Ankylostoma duodenalis 2 324 13 4.0 640 8
Staphylocoque 2 623 6 0.96 337.92 9
Klebsiella pneumoniae 2 623 5 0.8 281.6 10
Giardia intestinalis 2 324 5 1.54 246.4 11
Shigella dysentériae 3 623 2 0.32 180.48 12
Pseudomonas aeruginosa 2 623 3 0.48 168.96 13
Acinétobacter 2 623 2 0.32 112.64
14
Protéus mirabilis 2 623 2 0.32 112.64
Streptocoque pneumoniae 2 623 2 0.32 112.64
Dicrocoelium dentriticum 2 324 6 0.6 96 15
Candida albicans 1 324 5 1.54 86.24 16
Anguillule 2 324 5 0.3 48 17
Le VIH, le Mycobacterium Tuberculosis et le VHB sont les Dangers biologiques majeurs.
Tableau III ; Dangers chimiques, thermiques, physiques, électriques, radioactifs
Fréquence d’utilisation Indice d’exposition Facteur de risque relatif Profil indiciaire du danger N°
d’ordre
Dangers
chimiques Ether tous les jours 100 2 22400 1
Gaz butane tous les jours 100 2 21600 2
H2S Tous les jours 100 2 12800 3
Xylène ou Toluène Une fois/semaine 20 2 4480
4
Acide ou Base Une fois/semaine 20 2 2720 5
Dangers
thermiques Feu Tous les jours 100 4 89600 1
Poupinelle Tous les jours 100 4 43200 2
Autoclave Chaque deux jours 50 4 21600 3
Plaque chauffante Chaque deux jours 50 4
19200
4
Coagulateur Chaque deux jours 50 4 19200
Distillateur Une fois/semaine 20 4 8640 5
Dangers
physiques Aiguille Tous les jours 100 2 19200 1
Vitre Tous les jours 100 1 4800 2
plafond Tous les jours 100 1 3200 3
Milieux de
Culture en poudre Chaque deux jours 50 2 2700 4
Mur Tous les jours 100 1 400 5
Danger
électrique électricité Tous les jours
100
2
22400
01
Dangers
radioactifs Carbone 14 et charbon actif Tous les jours
100
2
22400
01
Les Dangers à priorisés dans la stratégie de Gestion sont l’éther, le feu, l’aiguille de prélèvement.
II-2 Les Risques
- Concernant les Risques liés aux microorganismes, ils sont présentés dans des tableaux à deux entrées. La première entrée comporte les différents Dangers et leur classe microbiologique. La deuxième comporte les facteurs et les situations favorisant leur survenue, les Risques, leur Gravité, leur Fréquence, leur Détectabilité, leur Criticité et le numéro d’ordre d’hiérarchisation des plus significatifs aux moins significatifs.
- La même présentation est faite pour les Risques liés aux autres Dangers.
Tableau IV : Risques liés aux bactéries de la classe II (Risques biologiques)
Dangers Facteurs et situations favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
bactéries
classe II
Blouses non adaptées Souillure de vêtements civils 2 4 4 32
1
Manque d’étanchéité, absence de lavabo, absence de vestiaire Souillure locale 2 4 4 32
Mains souillées, entretien inadéquat contamination 2 4 4 32
Absence de poste de sécurité,
Gestes non contrôlés Aérosol 2 3 4 24 2
Port de stylo de travail à la bouche, onychophagie, consommation d’aliments au laboratoire intoxication 2 3 3 18 3
Ouverture de la peau non protégée, contact avec la muqueuse infectieux 2 4 2 16
4
Rejet d’objets souillés dans la nature,
Laboratoire non fermé Pollution environne-
mentale 2 2 4 16
Rejet de cultures sans destruction,
Transport de blouse souillée en lieux propres épidémie 2 1 3 6 5
Les accidents surviennent lors des manipulations ou pour mauvaise gestion des objets et des matières souillés
Risques biologiques
Tableau V : Risques liés aux bactéries de la classe III
Dangers bactériens
Facteurs et situations favorisants
Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
Bactéries
Classe III Mains souillées, entretien inadéquat contamination 3 4 4 48
1
Blouses non adaptées Souillure de vêtements civils 3 4 4 48
Manque d’étanchéité, absence de lavabo, absence de vestiaire Souillure locale 3 4 4 48
Port de stylo de travail à la bouche, onychophagie, consommation d’aliments au laboratoire intoxication 3 3 4 36 2
Ouverture de la peau non protégée, contact avec la muqueuse infectieux 3 3 3 27
3
Rejet de cultures sans destruction
Transport de blouses souillées en lieux propres épidémie 3 3 3 27
Rejet d’objets souillés dans la nature
Laboratoire non fermé Pollution environnementale 3 2 4 24
4
Absence de poste de sécurité
Gestes non contrôlés Aérosol 3 2 4 24
Les infections causées par les bactéries de la classe III sont très sérieuses avec un pronostic inquiétant.
Risques biologiques
Tableau VI : Risques liés aux parasites de la classe II
Dangers Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
Parasites
Classe II
Port de stylo de travail à la bouche, mains nues, onychophagie
infestations
2
4
4
32
1
Consommation
D’aliments au laboratoire ou
Non nettoyage
Du poste de travail.
infestations
2
3
4
24
2
Virus
Classe III
3 Absence de
Masque, vortexage de tubes non bouchés
Non port de gants,
Mauvais entretien du
Poste de travail
contamination
3
4
4
48
Piqûre ou coupure
D’objets souillés.
Ouvertures de peaux
Non protégées
Contact de produits
Souillés avec les muqueuses.
Infection
3
4
4
48
La contamination et l’infection au virus de classe III ont la même criticité.
Risques chimiques
Tableau VII : Risques liés aux produits toxiques, corrosifs, inflammables, explosifs, mutagènes, cancérigènes.
Dangers chimiques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non
Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
Produits toxiques Inhalation
Consommation
D’aliments.
Pipetage à la bouche Attaque hépatique
Troubles respiratoires 4 4 4 64 1
Troubles hématologiques
4 3 4 48 2
Produits
corrosifs
Manipulation
sans protection Brûlure,
Corrosion dermique
3
3
4
36
1
Contact avec
matériel de
travail
destruction
2
4
4
32
2
Produits inflammables
et toxiques Proche d’une
Source de
chaleur incendie
4
4
4
64
1
fuite incendie 4 2 4 32 2
Conduit périmé fuite 3 2 2 12 3
Produits
explosifs Proche d’une
Source de chaleur explosion
4
4
4
64
1
Mélange ignorant explosion 4 3 4 48 2
Produits
mutagènes Manipulation
par une femme
enceinte. Mutation
génétique
4
4
4
64
1
Produits
cancérigènes Manipulation
sans protection
exposition prolongée
cancer
4
3
4
48
1
L’attaque ou les troubles hépatiques, les incendies d’origine chimique, les explosions et les mutations génétiques d’origine chimique ont une criticité élevée.
Autres Risques
Tableau VIII: Risques liés aux instruments de travail tranchants et au feu
Dangers Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
physiques
Objets métalliques
Piquants ou
tranchants
Piqûre par
Objets souillés,
contaminés infection
4
4 4 64
1
Recapuchonnage
Ou manipulation
Sans précaution
Piqûres
2
4
4
32
2
Danger thermique
Feu Proche de produits
inflammables Incendie
de
source inflammable 4 4 4 64
1
Absence d’extincteurs Incendie
Grave 4 4 4 64
Proche de produit
combustible Incendie de source combustible 4 3 4 48
2
Portes ouvrant
Sur l’intérieur Étouffement
en cas d’incendie
3
4
4
48
Autoclave Autoclavage
de matériel avec
trace de produits
explosifs ou fla-
cons remplis à
fond.
explosion 4
2
4 32
1
Court-circuit.
Mauvais usage.
Manque d’entretien
incendie
4
2 4
32
Ouverture avant
Refroidissement. Brûlure
4 3 1 12 2
Mise sous
tension en
absence.
incendie 4 2 1 8 3
Les infections provoquées par les objets tranchants ou coupants souillés, les incendies de sources combustibles et les explosions d’autoclaves sont prioritaires dans la gestion du Risque.
Autres Risques
Tableau IX : Risques liés au Poupinelle et à la plaque chauffante
Dangers thermiques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence non. Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
Poupinelle
Court-circuit.
Introduction de
Matières inflammables, manque
D’entretien.
incendie
4
4
4
64
1
Introduction de
Matière explosive.
explosion
4
2
4
32
2
Ouverture avant
Refroidissement. brûlure 3 1 4 12 3
Plaque
chauffante
Mise sous
tension en
absence.
incendie
4
4
4
64
1
Mauvais entre-
tien
électrocution
4
2
4
32
2
Le risque le plus redoutable auquel le poupinelle et la plaque chauffante nous exposent au laboratoire est l’incendie.
Autres Risques
Tableau X : Risques liés à l’électricité et aux produits radioactifs
Dangers
électriques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence non Détectabilité
Criticité
N°d’ordre
électricité
Fils électriques dénudés ou passant dans l’humidité.
Intervention sur appareil sous tension
électrocution
4
4
4
64
1
Fils électriques dénudés ou pas
2 CARLOS TIEMENI Le 28/05/2010
Merçi de bien vouloire me répondre.
TCarlos INGENIEUR BIOLOGISTE AU CAMEROUN
3 Kouame Tiemele Le 31/05/2010
4 ALIDOU Le 21/06/2010
je suis etudiant a l'université de lomé,pour memoir de fin d'etude je projete faire une etude sur les risque lié a notre metier,donc votre etude me parait interessant,pouvez vous m'envoyer votre fiche d'enquette pour en servir de model?
merci
5 Alidou Smaila Le 26/06/2010
bonjour
je suis etudiant a l'université de lomé,pour memoir de fin d'etude je projete faire une etude sur les risque lié a notre metier,donc votre etude me parait interessant,pouvez vous m'envoyer votre fiche d'enquette pour en servir de model?
merci.etudiant en biotechnologie
6 Tiemele Le 27/06/2010
nous voudrions que vous nous envoyiez votre E-mail pour vous satisfire. ktiemel66ingse@hotmail.fr
7 Alidou smaila Le 28/06/2010
e-mail:ismoson@gmail.com
8 nkaghéré tchounga chétou Le 02/01/2011
9 amadou sao Le 02/02/2011
10 Mme KPANGON Julie Le 10/08/2011
11 linda Le 12/09/2011
12 linda Le 12/09/2011
13 Francois Le 17/09/2011
14 mimo Le 02/10/2011
15 kouame tiemele Le 04/10/2011
Le laboratoire est un lieu de manipulation de produits pathologiques hautement infectieux. Il est équipé de matériel potentiellement dangereux. Des produits chimiques et des réactifs de nocivité reconnue y sont utilisés. Par conséquent, le laboratoire, en général et les laboratoires de recherches médicales en particulier, doivent être des milieux d’application rigoureuse du management efficient des risques. Cette mesure d’application stricte se justifie par les nombreuses infections et les décès dont sont victimes les travailleurs de ces milieux.
Techniciens biologistes, ingénieurs, médecins biologistes, pharmaciens biologistes, chercheurs, techniciens de surface sont tous exposés au Risque sanitaire. Selon l’enquête SUMER en France, entre 1990 et 1992, 3160 accidents d’exposition au sang ont été rapportés avec 116 cas au laboratoire [2].
En Côte d’Ivoire, malgré l’existence de quelques comités d’Hygiène et de Biosécurité dans les laboratoires, la gestion du Risque reste à améliorer. La mise en place de stratégies dans une véritable démarche qualité est à envisager. L’usage d’outils de gestion tels que les registres de signalement d’événements, d’indices de Biosécurité et d’indicateurs d’évaluation pourrait permettre d’obtenir une banque de données formelles fiables et exploitables. Une appréciation ergonomique et sanitaire des Risques et Accidents au travail dans les laboratoires médicaux en général et dans les laboratoires de recherches médicales en particulier, serait alors aisée. Cette situation concerne tous les pays en développement.
Quelques données produites par l’enquête SUMER de 1994 indiquaient que plus de 1,2 millions de salariés étaient exposés aux risques biologiques en France. Parmi eux, 19000 travaillent au laboratoire d’analyses médicales. Par ailleurs avec les maladies émergeantes, la situation devient plus inquiétante.
Entre 1987 et 1991, 10% des tuberculoses professionnelles déclarées à l’AP-HP (Assistance Publique Hôpitaux de Paris) en France sont survenues chez les techniciens de laboratoire qui ne constituent pourtant que 4% des effectifs [2].
Il nous a donc paru intéressant et nécessaire de contribuer à l’installation d’un système de gestion quantitative pour une meilleure prise en charge du Risque sanitaire au Centre de Diagnostics et de Recherche sur le Sida (CeDReS) , par une étude de type analytique qualitative et semi quantitative.
Pour ce faire, les objectifs suivants ont été fixés:
- Identifier les risques potentiels au laboratoire,
- Évaluer les impacts des risques,
Pour atteindre ces objectifs, nous avons adopté la démarche suivante :
- Généralités,
- Matériel et Méthodes.
- Résultats et la Discussion
Après notre conclusion, nous indiquerons les perspectives de l’étude.
PREMIÈRE PARTIE
GÉNÉRALITÉS
I - HISTORIQUE
L’Hygiène et la Biosécurité ont vu le jour au début de la révolution industrielle sous les termes d’Hygiène et Sécurité. L’industrie alimentaire s’est engagée de manière informelle dans cette démarche. Il a fallu attendre les années 1980 pour voir un bon développement de l’Hygiène et de la Biosécurité.
La coopération, en matière de Biosécurité, trouve son origine à la fin des années 1980 dans la préparation des directives européennes (90/219/CEE) réglementant l’utilisation confinée des Micro-organismes Génétiquement Modifiés (MGM) [21]. En Belgique, à partir de 1989 deux experts ont été affectés à l’expertise scientifique en matière de Biosécurité.
Dès 1993, la Section Biosécurité Biotechnologie (SBB) reçoit un mandat contractuel pour guider les régions dans le processus de transformation et de mise en œuvre de la Directive 90/219/CEE [20]. Les arrêtés régionaux de transformation de cette Directive voient le jour en 1993. La coopération interrégionale est dès lors lancée. Depuis 1994, quelques 1600 dossiers d’utilisation confinée ont été expertisés par le SBB [40]. A partir de 1995, une équipe de scientifiques se constitue à l’INSTITUT SCIENTIFIQUE de SANTE PUBLIQUE (ISSP). Dans un groupe informel d’abord et sous forme de section légale de l’ISSP à partir de 1996, devient la section de Biosécurité et Biotechnologie.
La définition de la Biosécurité (qui couvre les organismes vivants Génétiquement Modifiées, et les organismes pathogènes), est donnée et les méthodologies et règles de l’évolution scientifique des risques sont établies.
L’arrêté fédéral de transposition de la Directive 90/220/CEE sera publié en 1998 [20]. Il facilitera la conclusion de l’accord de coopération quelques années plus tard.
L’État Belge a pris l’initiative en signant en 1997, l’accord de coopération entre l’Etat fédéral et les régions (MB 14 07 1997) [37]. Cet accord règle la coordination administrative scientifique en matière de Biosécurité.
Un conseil consultatif de Biosécurité a été installé le 12 Mai 2003 par TAVERNIER, Ministre de la santé publique belge d’alors. Les membres sont en partie des Académiciens, en partie des fonctionnaires et/ou des membres des cabinets des ministres compétents. Les membres sont nommés par le ministre de la santé, responsable de la politique scientifique et par les régions flamandes, Wallonne et Bruxelle-Capitale [40].
Le secrétariat du conseil est assuré par la Section de Biosécurité et Biotechnologie (SBB) de l’INSTITUT SCIENTIFIQUE de SANTE PUBLIQUE. Sous l’impulsion de R. MOREAU, président administratif intérimaire, le conseil a rédigé un règlement d’ordre intérieur qui précise son fonctionnement [21].
II-DÉFINITIONS
II-1-DÉFINITIONS LEXICALES
Nous définissons les mots clés pour faciliter la compréhension de ce travail. Ici, les définitions sont celles des dictionnaires Larousse et Harraps.
II-1-1-Hygiène : ce sont des Règles et des pratiques nécessaires pour conserver et améliorer la santé [32].
II-1-2-Biosécurité : c’est la Garantie d’une vie saine loin de tout danger biologique ou relatif à des activités biologiques.
II-1-3-Danger : c’est ce qui expose à un mal quelconque [32].
II-1-4-Maladie professionnelle : trouble, dérangement de la santé physique, du comportement suite à l’exercice d’une profession [32].
II-1-5-Risque : Danger, inconvénient, perte, préjudice éventuel garanti par une ASSURANCE [32].
II-1-6-Accident : Évènements imprévus, malheureux ou dommageables [32].
II-1-7-Management efficient : c’est une expression d’origine anglaise signifiant « gestion et bonne gouvernance » [23].
II-2-DÉFINITIONS OPÉRATIONNELLES
Ici, il s’agit de définitions pratiques et professionnelles. Elles permettent de mieux appréhender le travail du génie sanitaire [8].
II-2-1-Danger : c’est le caractère intrinsèque d’un matériel, d’un objet, d’un organisme, d’une chose à causer des dommages [8].
II-2-2-Risque : c’est la susceptibilité ou la probabilité d’expression du danger [8].
II-2-3-Accident : c’est l’expression plus ou moins imprévisible du danger [8].
II-2-4-Management efficient : c’est une gestion efficace, positive ou un ensemble de techniques d’organisation mises en œuvre pour l’administration efficace, positive, bénéfique et profitable d’une entité [23].
III-GESTION DE L’HYGIÈNE ET DE LA BIOSÉCURITÉ AU LABORATOIRE
III-1-POLITIQUE DE GESTION
C’est la définition des objectifs à atteindre et leur planification. Cette politique se traduit par l’engagement de la Direction [25]. Des moyens humains, matériels et financiers doivent être dégagés, tout le personnel doit être incité à adopter cette Politique [4].
III-2-MÉTHODE DE GESTION DE L’HYGIÈNE
La méthode de gestion doit être une stratégie élaborée pour permettre la prise en charge effective de l’Hygiène et de la Biosécurité.
Cette prise en charge passe par la mise en place d’un organe de gestion qui est le comité d’hygiène et biosécurité, qui pourrait être appelé différemment selon les objectifs [27].
Ce comité, qui doit être dirigé par un ingénieur du génie sanitaire et environnement ou un qualiticien, doit élaborer un plan de gestion qui devra comprendre un plan de travail et un plan de formation.
Le plan de formation du personnel devra être en rapport avec les objectifs. Une grille de gestion ressortira ces objectifs avec les périodes d’exécution des activités et des indicateurs de fin. On pourra prévoir une colonne d’observations [1].
Le Comté d’hygiène et de Biosécurité sera aussi chargé du suivi et de l’évaluation de cette gestion. Le premier travail du Comité est d’identifier les dangers potentiels, les risques et les accidents éventuels pour prévoir les mesures préventives et même préparer les techniques de réparation de ces accidents éventuels.
III-3-ORGANES DE GESTION DE L’HYGIÈNE ET DE LA BIOSÉCURITÉ AU LABORATOIRE.
La gestion de l’Hygiène et de la Biosécurité est assurée à travers des organes. Ce sont des Comités spécialisés dont :
1-CHSCT : Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail.
Ce comité s’occupe de l’Hygiène, de la Biosécurité et de l’Ergonomie dans l’entreprise [6].
2-CLIN : Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales [6].
Ce Comité s’intéresse essentiellement au risque biologique [6]. Tout comme le CHSCT, il fait appel à des moyens de protection [28].
Si ces moyens de protection mis en œuvre au sein du laboratoire respectent les recommandations, ils diminuent considérablement les risques.
IV-CLASSIFICATION BIOLOGIQUE PAR CONFINEMENTS MICROBIOLOGIQUES [6].
Les Microorganismes sont classés en quatre groupes qui sont:
Groupe I : Agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme.
Groupe II : Agents biologiques pouvant provoquer une maladie chez l’homme et constituer un danger pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est peu probable. Il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace contre ces agents.
Groupe III : Agents biologiques pouvant provoquer une maladie grave chez l’homme et constituer un danger sérieux pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est possible, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace contre eux.
Groupe IV : agents biologiques qui provoquent des maladies graves chez l’homme et constituent un danger sérieux pour les travailleurs. Le risque de leur propagation dans la collectivité est élevé. Il n’existe généralement ni prophylaxie ni traitement contre eux.
Pour comprendre le degré d’exposition, les voies de pénétration des microorganismes ont été étudiées.
V- DIFFÉRENTES VOIES DE CONTAMINATION
Classiquement, il y a trois types de voies de pénétration des agents biologiques dans l’organisme en milieu professionnel. Ce sont :
V-1- LA VOIE AÉRIENNE
C’est la principale voie d’entrée des agents biologiques, mais aussi la plus insidieuse, qu’elle se fasse par aérosols inhalés ou par ingestion accidentelle.
Entre 1987 et 1991, 10 % des tuberculoses professionnelles déclarées ont été transmises par aérosol [2]. Les centrifugeuses non fermées ou ouvertes avant leur arrêt complet ou les vortex à tubes non bouchés, sont les sources de contamination professionnelle.
Huit (8) laborantins ont développé une brucellose aigue six semaines après décongélation d’un isolat de Brucella melitensis provenant d’un patient hospitalisé trois ans plus tôt [2]. On a également décrit des cas de tuberculose transmise par gaine d’aération d’un laboratoire [2].
Souvent, le non respect des règles élémentaires d’hygiène expose malheureusement, à un bon nombre de contaminations. Manger dans le laboratoire, fumer (2 cas de tuberculose décrits) [2], porter ses mains à la bouche sans les avoir lavées sont autant d’erreurs à ne pas commettre [1].
V-2-LA VOIE CUTANÉO-MUQUEUSE.
Elle se décompose en trois catégories :
- Effraction cutanée (piqûre ou coupure accidentelles, projections sur une peau lésée) : VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) , VHB (Virus de l’Hépatite B), VHC (Virus de l’Hépatite C), tuberculose cutanée d’inoculation.
- Projection sur une muqueuse : VIH, VHB, VHC, trachome (ophtalmie causée par Chlamydia trachomatis)
- Projection sur la peau saine : Cette voie est suspectée pour les Leptospires et HSV. Selon la note d’information de la Direction Générale de la Santé Française DGS/DH/DRT n° 666 du 28 Octobre 1991, le premier cas de contamination professionnelle au VIH par projection, a été rapporté en 1984 [11].
De 1984 à 1996, 79 cas de séroconversions prouvées après accident professionnel ont été rapportés chez des professionnels de santé, dans les pays industrialisés [2].
En France, en Décembre 1995 on a comptabilisé 10 séroconversions certaines [16].
Aux États Unis, le CDC (Center for Diseases Control) a reconnu 46 cas de séroconversions professionnelles après exposition [2].
16 cas ont été rapportés par des pays d’Europe, 3 par l’Afrique du Sud et 4 par l’Australie [2].
76 des 79 cas de contamination sont faits par piqûre ou blessures, 3 cas de contamination cutanéomuqueuse [2].
Une étude menée à l’AP-HP de 1990 à 1992 par le GERES (Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition au Sang) a montré que sur 3160 accidents d’exposition au sang, 116 sont survenus chez les techniciens de laboratoire en France [2].
V-3- VOIE DIGESTIVE
Elle est toujours due à une défaillance dans les mesures d’hygiène individuelle (défaut de lavage des mains, onychophagie ou à des erreurs techniques : pipetage à la bouche). La consommation d’aliments au laboratoire est un acte favorisant le risque infectieux par la voie digestive.
VI- DIFFÉRENTS TYPES DE RISQUES
Il existe plusieurs types de Risques à savoir :
VI-1-Risques d’origine physique : Ce sont des risques engendrés par des Dangers physiques.
VI-1-1-Risques d’origine architecturale
L’architecture du laboratoire doit respecter des normes. Dans le cas contraire, elle expose à des risques : asphyxie, étouffement, chute de matériaux, affections péri articulaires. Chute de murs, chute de plafond, chute de verre.
VI-1-2- poudre pour préparation de milieux : ce sont des poudres pour milieux de culture qui exposent aux Risques de pneumoconioses [8]
VI-1-3-objets coupants et piquants : ce sont des objets en verre ou en métal qui exposent aux Risques de coupure ou de piqûre
VI-2-Risques d’origine biologique : ce sont des Risques liés aux Microorganismes.
VI-2-1 Risques d’origine bactérienne : Ce sont les Risques infectieux, les Risques d’intoxication, les Risques de souillure locale, les Risques d’épidémie, les Risques de pollution environnementale, les Risques de souillure vestimentaire, les Risques de contamination,…
VI-2-2 Risques d’origine parasitaire : ce sont les Risques d’infestations parasitaires : Ankylostomiase, amibiase, candidose,…
VI-2-3-Risques d’origine virale : ce sont les risques d’Infections virales
VI-3- Risques d’origine chimique : ce sont les intoxications, les brûlures, les explosions, les hémopathies, les insuffisances respiratoires, les atteintes oculaires, les incendies, l’asphyxie, le cancer,… [16].
VI-4-Risques d’origine thermique : ce sont les brûlures, les incendies, les explosions,…
Tous les appareils chauffant exposent à des risques très élevés si leur manipulation et leur entretien ne sont pas maîtrisés
VI-5- Risques d’origine électrique : ce sont les Risques de Brûlure, d’électrocution, d’électrisation.
L’électrocution conduit à la mort par arrêt cardiaque alors que l’électrisation provoque simplement une tétanisation musculaire, une asphyxie et des brûlures [22].
VI-6- Risques d’origine radioactive : ce sont Les rayons ionisants qui sont à l’origine d’affections telles que l’hémopathie, le cancer. Il existe deux types de risques :
- les Risques stochastiques (aléatoires),
- les Risques déterministes (effets connus).
Pour prévenir ces risques d’expositions aux accidents dans les laboratoires, des mesures préventives ont été élaborées. Ces mesures sont adoptées selon les moyens et le degré d’exposition des laboratoires.
Des stratégies de correction ou de réparation des dommages causés par les accidents sont élaborées. Tout ceci concourt à la maîtrise de la gestion des risques et accidents d’où la maîtrise de la gestion de l’Hygiène et de la Biosécurité.
VII-PRÉVENTION DES RISQUES BIOLOGIQUES
Il existe deux types de prévention :
- La prévention technique,
- La prévention médicale.
VII-1-PRÉVENTION TECHNIQUE DU RISQUE BIOLOGIQUE.
La prévention du risque biologique est par principe primaire [6]: elle consiste à éviter le contact entre les agents biologiques et l’homme par l’application des mesures d’hygiène élémentaires d’une part et l’usage des moyens techniques de protection d’autre part.
Les moyens techniques sont représentés à l’échelle du poste de travail par le PSM (Poste de Sécurité Microbiologique) et à l’échelle des locaux par les niveaux de confinement biologiques (classification des microorganismes selon leur pathogénicité) [6].
VII-1-1-Différents types de postes de sécurité [7].
Ce sont des enceintes servant de postes de travail sécurisé communément appelées hottes.
TYPE I (PSM I)
Il protège le manipulateur par la création d’un flux d’air entrant dans l’enceinte.
Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers un filtre à très haute efficacité. Le produit manipulé n’est pas protégé puisqu’en contact avec l’air du laboratoire.
TYPE II (PSM II)
Il protège le manipulateur par aspiration créée au bord avant du plan de travail (barrière immatérielle entre lui et le produit).
Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers un filtre à très haute efficacité.
Il protège aussi le produit manipulé par flux d’air descendant préalablement filtré à travers un filtre à très haute efficacité. Cette protection diminue également les contaminations croisées entre deux produits manipulés simultanément.
TYPE III (PSM III)
Il protège le manipulateur totalement en dehors de l’enceinte dans laquelle est manipulé le produit par l’intermédiaire de gants (manchons souples terminés par des gants). Il protège l’environnement par filtration de l’air de l’enceinte à travers deux filtres à très haute efficacité en série.
Il protège le prélèvement en l’empêchant d’être en contact avec l’air du laboratoire.
Il ne protège pas contre les contaminations croisées par absence de flux luminaire dans l’enceinte.
L’utilisation du type dépend du groupe de pathogénicité des organismes manipulés.
Les micro-organismes du groupe IV doivent être manipulés avec le type III.
VII-1-2-Conseils d’utilisation des PSM
- Ne pas allumer les lampes UV plus d’un quart d’heure avant utilisation (risque de détérioration des matériaux du PSM),
- Mettre l’appareil en marche au moins 15mn avant de travailler,
- Nettoyer avant et après chaque utilisation les paillasses avec de l’alcool à 70 °,
- N’utiliser que du matériel stérile,
- Ne pas perturber le flux laminaire (pas de bec bunsen, éviter les mouvements brusques et rapides, ne pas encombrer le plan de travail),
- Faire effectuer les opérations d’entretien par un spécialiste (contrat d’entretien pour opérations sur les filtres après décontamination au formol),
- Les filtres sont des déchets biologiques et doivent être incinérés.
- N’utiliser pour leur nettoyage que du matériel stérile.
VII-2-PRÉVENTION MÉDICALE DU RISQUE
C’est un ensemble de mesures permettant d’assurer la protection des travailleurs.
VII-2-1-La surveillance médicale spécialisée
Après les mesures techniques, un deuxième degré de prévention est représenté par les vaccinations obligatoires du personnel exposé [13].
En dehors du cadre réglementaire minimal, des modalités de surveillance médicale sont laissées à l’appréciation du médecin du travail qui a toute liberté de proposer aux salariés des examens cliniques ou complémentaires.
Il a également pour rôle de conduire l’étude des conditions de travail. Il s’agit, aux yeux du code de travail international (art.R231-65), d’une surveillance médicale spéciale dont la fréquence est laissée à son appréciation. Mais cette fréquence ne peut en aucun cas être inférieure à un renouvellement de fiche d’aptitude par an.
S’il s’avère qu’un travailleur est atteint d’une maladie professionnelle, le médecin du travail a pour mission d’examiner tout le personnel susceptible d’avoir été exposé au même risque biologique et de prescrire d’éventuels examens complémentaires.
VII-2-2-La prophylaxie vaccinale
Les indications des vaccins du personnel de laboratoire sont en constante évolution.
Elles sont soit obligatoires, soit recommandées. Elles ne remettent pas en cause le principe de la primauté de la prévention technique individuelle et collective obligatoire du risque. Toutes ces vaccinations, même obligatoires, sont soumises à l’accord du salarié après information claire et précise de son médecin du travail.
Les personnels visés sont nommés par les articles 1…10 (loi du 18 janvier 1991) et L.215 du code de la santé publique (loi du 18 janvier 1994 et décret du 05 septembre 1996) [17].
Le personnel de laboratoire d’analyses médicales est soumis à l’obligation vaccinale contre [17] :
- le tétanos,
- la poliomyélite (vaccin injectable),
- la diphtérie,
- la typhoïde,
- l’hépatite B,
- l’Hépatite A,
- la rage,
- la Leptospirose,
- la Grippe,
- la Rubéole pour les femmes non immunisées,
- la tuberculose (obligation d’immunité et non de vaccination) : IDR.
Les sujets fournissant un certificat médical attestant d’une contre-indication dont la liste est fixée par arrêté ministériel : définitive pour les déficits immunitaires, acquis ou congénitaux, temporaires pour les dermatoses en évolution [13].
Les sujets IDR positifs sont considérés comme ayant satisfait à l’obligation vaccinale.
Les sujets IDR négatifs après deux vaccinations au moins par le BCG sont considérés comme ayant satisfait aux obligations de la loi.
D’autres vaccinations sont recommandées en fonction du risque spécifique évalué par le médecin [13].
La vaccination engage la responsabilité de l’employeur (le défaut est une faute grave en cas de maladie professionnelle) [13]. Elle engage également la responsabilité du médecin du travail (il assure la responsabilité des accidents post vaccinaux). La responsabilité après une vaccination obligatoire relève de l’État (art L10-1).
DEUXIÈME PARTIE
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
CHAPITRE I
CHAPITRE I
I-1-MATÉRIEL DE L’ÉTUDE
I-1-1-Cadre de l’étude
Le cadre de cette étude est le laboratoire du CeDReS (Centre de Diagnostics et de Recherche sur le Sida.). Il est situé au CHU de Treichville.
I-1-2-Présentation du CeDReS
Le CeDReS est un laboratoire spécialisé dans le diagnostic de l’infection à V.I.H et des affections opportunistes associées. Il comprend plusieurs unités techniques :
- une Unité d’Hématologie,
- une Unité de Bactériologie et de Mycobactériologie,
- une Unité de Parasitologie,
- une Unité d’Immunologie,
- une Unité de Biochimie et
- une Unité de Biologie moléculaire.
Le personnel technique comprend des Techniciens d’Hygiène, des Techniciens supérieurs de laboratoires, des Ingénieurs des techniques, des Biologistes (Pharmaciens et Médecins) (voir organigramme).
Le CeDReS a été créé par les conventions suivantes:
- PACCI-SCAC-CHUT du 18/03/1992 portant sur l’amélioration du diagnostic du Sida et des Affections opportunistes.
- Du 03/10/1996 portant sur le caractère référentiel du programme scientifique PAC-CI15 soutenu financièrement par l’ANRS et par le MAE-FR.
- Du 27/06/2000 portant sur la définition précise des participations financières respectives du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Treichville, du PACCI et du SCAC.
I-1-3-Population de l’étude et échantillonnage.
Tout le personnel travaillant au CeDReS présent le jour de l’enquête.
I-2-MÉTHODES : Nous avons utilisé une méthode prospective (Hishikawa) [9] et une prédictive (AMDEC) [9].
I-2-1-Instruments de recueil des données
Les Grilles d’observation : elles ont permis de suivre chaque personnel technique au poste de travail (voir annexe).
Les Fiches d’enquête : elles ont été distribuées à chaque travailleur pour remplissage en vue de recueillir des données relatives à l’étude (voir annexe).
Les Archives : elles ont été constituées de registres, de fiches techniques, de données électroniques.
Le Diagramme de « cause à effets » d’HISHIKAWA : il a permis de mener l’étude de manière sectorielle en suivant les différentes branches du diagramme.
I-2-2-Évaluation.
I-2-2-1-Paramètres utilisés [9]:
Indice de Gravité (G) de 1 à 4 : c’est la valeur numérique du dommage auquel expose le Risque. Les valeurs de Gravité correspondent aux données suivantes :
1=dommage morbide sans hospitalisation, réparable ;
2=dommage morbide avec hospitalisation, réparable ;
3=dommage morbide avec hospitalisation pouvant entrainer la mort, difficilement réparable ;
4= dommage morbide et létal avec hospitalisation, non réparable.
Indice de Fréquence (F) de 1 à 4 : il indique la reproductibilité du Risque dans le temps. Ses valeurs correspondent aux données suivantes :
- 1= peut s’exprimer au plus une fois par année ;
- 2= peut s’exprimer au moins deux fois et au plus trois fois dans l’année ;
- 3= peut s’exprimer au moins quatre fois et au plus cinq fois dans l’année ;
- 4= peut s’exprimer plus de six fois dans l’année.
Indice de non Détectabilité (D) de 1 à 4 : il indique le degré de signalement du Risque. Ses valeurs correspondent aux données suivantes :
1= détectable dans tous les cas (taux de détectabilité=100%);
2= détectable dans trois cas sur quatre cas (taux de détectabilité=75%);;
3= détectable dans deux cas sur quatre cas (taux de détectabilité=50%).
4=détectable dans moins d’un cas sur quatre (taux de détectabilité<25%).
▪ Indice de Criticité (C) de 1 à 64 : c’est la valeur estimative de l’ampleur du dommage potentiel que peut causer le Risque. Il est le produit des trois premiers indices (GXFXD). Il permet la hiérarchisation du Risque.
Facteur de Risque relatif (Rr) : il traduit le niveau d’exposition aux Risques dans le laboratoire. Il est déterminé en fonction de l’architecture du laboratoire, de la qualification du personnel en matière de Biosécurité.
Coefficient d’Exposition relative (Er) : c’est un facteur de l’indice d’Exposition, il permet d’estimer le taux d’accident probable par rapport à un Danger donné dans le laboratoire.
Indice d’exposition (E) : il permet d’estimer le degré d’exposition à un Danger donné.
Facteur de Risque intrinsèque ou spécifique (r) : il traduit le taux d’exposition propre à un Danger.
Indicateurs d’évaluation et d’appréciation du risque [31].
- prévalence d’accident :
Cas d’accidents de l’année
• Pa =-----------------------------
Effectif général
- Taux de mortalité en service :
Nombre de décès
• Tm = ----------------------------------------
Effectif
- Indice de létalité :
Nombre de décès
• L= ---------------------------
Nombre d’accidentés
- Incidence morbide :
Nombre de malades
• Im=---------------------------
Nombre d’accidentés
-Indice d’Exposition au danger :
C’est un indice qui nous a permis d’apprécier le degré d’exposition du personnel technique aux différents Dangers.
Calcul de l’indice d’Exposition : Deux types de calculs sont proposés.
Dans le cas des dangers biologiques : l’Indice d’Exposition (E) est le rapport du nombre de tests positifs pour un danger donné et du nombre total de tests réalisés pendant trois Mois pour le danger, multiplié par 100.
Ex : nombre de tests de VIH réalisés=100, nombre de tests positifs=20
20
E= ─ x100=20.
100
L’Indice d’exposition au VIH est donc de 20 %
Pour les autres types de dangers, cet indice est calculé par rapport au nombre de jours d’exposition au danger sur une période de trois Mois.
Ex : soit N le nombre de jours d’exposition à un danger donné en trois mois.
Soit Nt le nombre de jours de travail pendant ces trois mois.
N
E= ─ x100
Nt
-Facteur de risque (r)
Ce facteur a permis de prendre en compte certaines réalités qui influencent l’exposition au danger. Ce facteur est déterminé d’avance en ce qui concerne les machines, les appareils. Il est déterminé en fonction de l’âge de manière conventionnelle. Ainsi, nous avons :
- Les facteurs intrinsèques (ri)
De 0 à 5 ans r=1,
De 6 à 10 ans r=2
De 11 à 15 ans r=3
De 16 à 20 ans r=4
On suppose qu’après 20 ans, un appareil n’est plus fonctionnel.
- Facteur de risque relatif (rr)
C’est un paramètre qui a permis d’estimer le niveau de sécurité du service. Il est déterminé en fonction des équipements de protection individuelle et collective et du bon usage de ces équipements, de la compétence du personnel technique, de l’architecture. On a déduit de ce facteur, le coefficient d’exposition qui est utilisé pour estimer les taux d’accidents en absence de données réelles.
- Profil indiciaire du danger (PID) :
Le Profil Indiciaire du Danger nous a permis de hiérarchiser les dangers.
n
PID= r.E.∑Ci
i=1
Ci: Criticités des différents risques liés au Danger.
n: nombre de criticités des risques liées au Danger
i: nombre initial de n.
E: Indice d’exposition au Danger
r: facteur de risque relatif ou intrinsèque
I-2-3-Estimation du facteur de risque relatif. Il est exprimé par les valeurs suivantes : 0,5 ; 1 ; 2 ; 3 ; 4. Ces valeurs correspondent aux caractéristiques suivantes :
- Si l’équipement répond aux critères du système HACCP (Hazard Analysis and Critical Check Points) (système SAS,..), s’il existe un Comité d’Hygiène de Sécurité et Conditions de Travail, si l’architecture respecte les normes à plus de 75% avec un personnel qualifié en Hygiène et Biosécurité, r=0,5
- Si l’équipement existe et est bien utilisé et si l’architecture respecte les normes à au moins 75 %, avec un personnel qualifié en Hygiène et Biosécurité r=1.
- Si l’équipement existe mais est mal utilisé avec une architecture respectant au moins à 50 % les normes, r=2.
- Si l’équipement n’existe pas mais que le personnel a un niveau adéquat et est consciencieux avec une architecture respectant les normes à au moins 25 %, r=3.
- Si l’équipement n’existe pas et le personnel n’a pas un niveau adéquat ou l’architecture répond à moins de 25 % aux normes, r=4.
Tableau I : récapitulatif de paramètres d’évaluation
Classe de sécurité du
service Facteurs de risque relatif rr Cœfficient d’exposition relative Er
E 0.5 12.5%
I 1 25%
II 2 50%
III 3 75%
IV 4 100%
Le Coefficient d’Exposition relative est un Cœfficient de l’Indice d’Exposition. Leur produit traduit le taux d’accidents avec une marge supérieure au taux réel. Il a permis de faire une étude prédictive en l’absence de données disponibles.
I-2-4-Type de l’étude : Cette étude est de type analytique. Elle utilise une méthode rétrospective [9], celle d’Hishikawa, une méthode prédictive (AMDEC) [9] et les techniques arithmétiques basées sur le calcul des indicateurs d’évaluation.
I-2-5-Recueil des données
I-2-5-1-Enquête : des fiches d’enquête ont été distribuées au personnel.
Le personnel répond à un questionnaire. Les fiches de réponses sont collectées une heure après leur distribution.
I-2-5-2-Archives
Nous avons consulté les archives (fiches de résultats) des mois d’octobre, de novembre et de décembre 2006.
I-2-6-Identification du danger et des risques
Diagramme d’HISHIKAWA [5]
Nous avons utilisé le graphique des « six M » pour identifier tous les Dangers de manière sectorielle. L’étude des situations et facteurs favorisant l’exposition aux risques liés à chaque danger nous a permis de les identifier.
M1 M2 M3
M1 : Milieu :
Ici le milieu est le laboratoire du CeDReS. On entendra par milieu, l’organisation architecturale.
Au niveau architectural, les dangers identifiables ne peuvent être que d’ordre matériel. C’est-à-dire, les murs, le plafond, les vitres, etc.
On pourra alors citer :
- les risques de chute de murs,
- les risques de chute de plafond,
- les risques de chute de glace.
M2 : Main d’œuvre.
La main-d’œuvre est constituée de l’équipe professionnelle et technique. A ce niveau, on ne parlera pas de danger mais de facteurs favorisant le risque et de mains-d’œuvre dangereuses.
En effet, les mains d’œuvres considérées comme dangereuses sont celles qui sont mal formées, insouciantes, inconscientes, désordonnées, imprudentes et parfois sous informées sur les dangers et les risques. Ces mains-d’œuvre constituent des véhicules du danger, des facteurs favorisant l’expression du danger. Ex : un garçon de salle qui n’a aucune qualification et qui occupe une paillasse est dangereux en ce sens qu’il méconnaît la capacité de nuisance ou ne connaît pas la composition réelle des produits pathologiques qui sont à sa disposition.
M3 : Matériel :
Ici, il s’agit des outils de travail comprenant des machines et le petit matériel.
- les générateurs thermiques que sont les autoclaves, les incubateurs, les poupinels, les distillateurs sont des facteurs favorisant l’expression du danger car ils sont susceptibles d’engendrer des risques d’explosion, d’incendies…
- Les objets piquants, tranchants et coupants sont des Dangers dont les facteurs favorisant leur expression résultent de leur mauvaise manipulation.
- Les produits chimiques à travers leur caractère inflammable, toxique, corrosif, cancérigène sont des dangers.
- L’électricité est un danger à cause de son caractère électrocutant, électrisant.
M4 : Matières premières.
Ici, au laboratoire de Microbiologie, les matières premières sur lesquelles les techniciens travaillent sont : les bactéries, les parasites, les virus.
Ces microorganismes constituent des dangers potentiels.
M5 : Méthodologie
La méthodologie de travail peut comporter des facteurs ou situations favorisant un risque :
- le pipetage des produits pathologiques par la bouche,
- le pipetage des solutions dangereuses par la bouche,
- Le mixage par vortex des produits pathologiques sans boucher les tubes,
- Le repiquage des bactéries productrices de H2S sans port de masque,
- L’exécution de procédures techniques sans gants,
- La lecture de test d’agglutination en tubes par petites secousses en l’air.
M6 : Management de la qualité :
La définition d’une politique et des stratégies de gestion sont des critères d’une bonne maîtrise de gestion de l’Hygiène et de la biosécurité. Un manquement peut constituer un facteur ou une situation de risque.
Par exemple : la non implication de tout le personnel dans la politique de gestion entraîne une mauvaise exécution des plans de gestion.
- l’absence de formation expose le personnel au danger malgré la présence de matériel de protection.
I-2-7 Impacts du risque
L’expression du risque est source de dommages aux conséquences mesurables sur plusieurs plans. Nous avons essayé d’en étudier un certain nombre, de les évaluer économiquement. Les impacts sont estimés pour une période de douze mois.
Nous avons rapporté la charge financière dans chaque cas d’accident ou de maladie au nombre de victimes estimées. Cette charge couvre les prises en charge biologique, pharmaceutique et en hospitalisation si cela était nécessaire.
Ce travail nous a conduits dans des services compétents. Selon la nature des risques étudiés, nous nous sommes rendus dans les services du PPH du CHU de TREICHVILLE pour ce qui concerne les risques infectieux à Mycobactérie, au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales, au CeDReS et à l’USAC du même CHU pour ce qui concerne les infections à VIH. les risques cancéreux nous ont amenés au service de cancérologie. Les risques de brûlure grave, nous ont conduits au service des grands brûlés d’Abidjan à COCODY.
Concernant la morbidité, elle se traduit essentiellement par le taux d’absentéisme au service. Pour sa charge, nous avons pris, à titre indicatif, un taux d’absentéisme d’un jour sur trois ouvrables pour une période de six (6) à douze (12) mois. Un forfait de dix jours est pris pour les affections les plus simples. Nous déterminons alors le temps perdu par les malades pour chaque pathologie. Nous avons ensuite calculé la recette moyenne journalière du laboratoire.
Après avoir déterminé la recette moyenne per capita (recette moyenne par tête du personnel technique), nous en avons déduit la perte économique moyenne.
Nous avons étudié le coût de l’absentéisme engendré par l’état de morbidité du personnel technique.
CHAPITRE II
RÉSULTATS
Nos résultats sont présentés en six sous-chapitres :
- les Dangers
- les Risques
- les résultats de l’exploitation de la fiche d’enquête
- les considérations économiques
- l’Organisation architecturale et accessoire
- le Management de l’Hygiène et de la Biosécurité.
II-1 LES DANGERS
Les Dangers sont présentés dans des tableaux à deux entrées.
La première entrée comporte les différents Dangers, c’est-à-dire les différents microorganismes isolés au laboratoire.
La deuxième entrée comporte la classe microbiologique du Danger, le nombre total de tests réalisés pour rechercher chaque microorganisme (Danger), le nombre de tests positifs réalisés, l’indice d’exposition à chacun de ces Dangers, leur Profil Indiciaire et enfin le numéro d’ordre d’hiérarchisation des Dangers les plus significatifs aux moins significatifs (pour les Dangers biologiques).
Concernant les produits ou matériels dangereux, la première entrée comporte les différents groupes. La deuxième comporte la fréquence d’utilisation de chacun, son indice d’exposition, le facteur de risque relatif ou le facteur de risque intrinsèque, le Profil Indiciaire et le numéro d’ordre d’hiérarchisation des Dangers les plus significatifs aux moins significatifs.
Tableau II : Dangers biologiques
classe Nombre total
de tests
Nombre de tests positifs Indice d’exposition Profil indiciaire du danger
N°d’ordre
VIH 3 849 829 97.6 18739.2 1
Mycobacterium tuberculosis 3 366 41 11.2 6406.4 2
VHB 3 55 14 25.45 4886.4 3
Treponema pallidum 2 142 13 9.22 3245.44 4
Entamoeba histolytica 2 324 20 6.1 976 5
Escherichia coli 2 623 16 2.56 901.12 6
Enterobacter 2 623 12 1.92 675.84 7
Ankylostoma duodenalis 2 324 13 4.0 640 8
Staphylocoque 2 623 6 0.96 337.92 9
Klebsiella pneumoniae 2 623 5 0.8 281.6 10
Giardia intestinalis 2 324 5 1.54 246.4 11
Shigella dysenteriae 3 623 2 0.32 180.48 12
Pseudomonas aeruginosa 2 623 3 0.48 168.96 13
Acinetobacter 2 623 2 0.32 112.64
14
Proteus mirabilis 2 623 2 0.32 112.64
Streptococcus pneumoniae 2 623 2 0.32 112.64
Dicrocoelium dentriticum 2 324 6 0.6 96 15
Candida albicans 1 324 5 1.54 86.24 16
Strongyloides s. 2 324 5 0.3 48 17
VIH, Mycobacterium Tuberculosis et VHB sont les Dangers biologiques majeurs.
Tableau III ; Dangers chimiques, thermiques, physiques, électriques, radioactifs
Fréquence d’utilisation Indice d’exposition Facteur de risque relatif Profil indiciaire du danger N°
d’ordre
Dangers
chimiques Éther tous les jours 100 2 22400 1
Gaz butane tous les jours 100 2 21600 2
H2S Tous les jours 100 2 12800 3
Xylène ou Toluène Une fois/semaine 20 2 4480
4
Acide ou Base Une fois/semaine 20 2 2720 5
Dangers
thermiques Feu Tous les jours 100 4 89600 1
Poupinel Tous les jours 100 4 43200 2
Autoclave Chaque deux jours 50 4 21600 3
Plaque chauffante Chaque deux jours 50 4
19200
4
Coagulateur de milieux Chaque deux jours 50 4 19200
Distillateur Une fois/semaine 20 4 8640 5
Dangers
physiques Aiguille de prélèvement Tous les jours 100 2 19200 1
Vitre Tous les jours 100 1 4800 2
plafond Tous les jours 100 1 3200 3
poudre de milieux de
Culture en Chaque deux jours 50 2 2700 4
Mur Tous les jours 100 1 400 5
Danger
électrique Tension électrique Tous les jours
100
2
22400
01
Dangers
radioactifs Carbone 14 et charbon actif Tous les jours
100
2
22400
01
Les Dangers à prioriser dans la stratégie de Gestion sont l’éther, le feu, l’aiguille de prélèvement.
II-2 Les Risques
- Concernant les Risques liés aux microorganismes, ils sont présentés dans des tableaux à deux entrées. La première entrée comporte les différents Dangers et leur classe microbiologique. La deuxième comporte les facteurs et les situations favorisant leur survenue, les Risques, leur Gravité, leur Fréquence, leur Détectabilité, leur Criticité et le numéro d’ordre d’hiérarchisation des plus significatifs aux moins significatifs.
- La même présentation est faite pour les Risques liés aux autres Dangers.
Tableau IV : Risques liés aux bactéries de la classe II (Risques biologiques)
Dangers Facteurs et situations favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
bactéries
classe II
Blouses non adaptées Souillure de vêtements civils 2 4 4 32
1
Manque d’étanchéité, absence de lavabo, absence de vestiaire Souillure locale 2 4 4 32
Mains souillées, entretien inadéquat contamination 2 4 4 32
Absence de poste de sécurité,
Gestes non contrôlés Aérosol 2 3 4 24 2
Port de stylo de travail à la bouche, onychophagie, consommation d’aliments au laboratoire intoxication 2 3 3 18 3
Ouverture de la peau non protégée, contact avec la muqueuse infectieux 2 4 2 16
4
Rejet d’objets souillés dans la nature,
Laboratoire non fermé Pollution environne-
mentale 2 2 4 16
Rejet de cultures sans destruction,
Transport de blouse souillée en lieux propres épidémie 2 1 3 6 5
Les accidents surviennent lors des manipulations ou pour mauvaise gestion des objets et des matières souillés
Risques biologiques
Tableau V : Risques liés aux bactéries de la classe III
Dangers bactériens
Facteurs et situations favorisants
Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
Bactéries
Classe III Mains souillées, entretien inadéquat Contamination 3 4 4 48
1
Blouses non adaptées Souillure de vêtements civils 3 4 4 48
Manque d’étanchéité, absence de lavabo, absence de vestiaire Souillure locale 3 4 4 48
Port de stylo de travail à la bouche, onychophagie, consommation d’aliments au laboratoire intoxication 3 3 4 36 2
Ouverture de la peau non protégée, contact avec la muqueuse infectieux 3 3 3 27
3
Rejet de cultures sans destruction
Transport de blouses souillées en lieux propres Epidémie 3 3 3 27
Rejet d’objets souillés dans la nature
Laboratoire non fermé Pollution environnementale 3 2 4 24
4
Absence de poste de sécurité
Gestes non contrôlés Aérosol 3 2 4 24
Les infections causées par les bactéries de la classe III sont très graves avec un pronostic inquiétant.
Risques biologiques
Tableau VI : Risques liés aux parasites de la classe II
Dangers Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité Criticité N°
D’ordre
Parasites
Classe II
Port de stylo de travail à la bouche, mains nues, onychophagie
infestations
2
4
4
32
1
Consommation
D’aliments au laboratoire ou
Non nettoyage
Du poste de travail.
infestations
2
3
4
24
2
Virus
Classe III
Absence de
Masque, vortexage de tubes non bouchés
Non port de gants,
Mauvais entretien du
Poste de travail
contamination
3
4
4
48
1
Piqûre ou coupure
D’objets souillés.
Ouvertures de peaux
Non protégées
Contact de produits
Souillés avec les muqueuses.
Infection
3
4
4
48
L’infection au virus du VIH est plus récurrente car elle survient par piqure d’aiguille souillée et par vortexage.
Risques chimiques
Tableau VII : Risques liés aux produits toxiques, corrosifs, inflammables, explosifs, mutagènes, cancérigènes.
Dangers chimiques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non
Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
Produits toxiques Inhalation
Consommation
D’aliments.
Pipetage à la bouche Attaque hépatique
Troubles respiratoires 4 4 4 64 1
Troubles hématologiques
4 3 4 48 2
Produits
corrosifs
Manipulation
sans protection Brûlure,
Corrosion dermique
3
3
4
36
1
Contact avec
matériel de
travail
destruction
2
4
4
32
2
Produits inflammables
et toxiques Proche d’une
Source de
chaleur incendie
4
4
4
64
1
fuite incendie 4 2 4 32 2
Conduit périmé fuite 3 2 2 12 3
Produits
explosifs Proche d’une
Source de chaleur explosion
4
4
4
64
1
Mélange ignorant explosion 4 3 4 48 2
Produits
mutagènes Manipulation
par une femme
enceinte. Mutation
génétique
4
4
4
64
1
Produits
cancérigènes Manipulation
sans protection
exposition prolongée
cancer
4
3
4
48
1
L’attaque ou les troubles hépatiques, les incendies d’origine chimique, les explosions et les mutations génétiques d’origine chimique ont une criticité élevée.
Autres Risques
Tableau VIII: Risques liés aux instruments de travail tranchants et au feu
Dangers Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence Non Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
physiques
Objets métalliques
Piquants ou
tranchants
Piqûre par
Objets souillés,
contaminés infection
4
4 4 64
1
Recapuchonnage
Ou manipulation
Sans précaution
Piqûres
2
4
4
32
2
Danger thermique
Feu Proche de produits
inflammables Incendie
de
source inflammable 4 4 4 64
1
Absence d’extincteurs Incendie
Grave 4 4 4 64
Proche de produit
combustible Incendie de source combustible 4 3 4 48
2
Portes ouvrant
Sur l’intérieur Étouffement
en cas d’incendie
3
4
4
48
Autoclave Autoclavage
de matériel avec
trace de produits
explosifs ou fla-
cons remplis à
fond.
explosion 4
2
4 32
1
Court-circuit.
Mauvais usage.
Manque d’entretien
incendie
4
2 4
32
Ouverture avant
Refroidissement. Brûlure
4 3 1 12 2
Mise sous
tension en
absence.
incendie 4 2 1 8 3
Les infections provoquées par les objets tranchants ou coupants souillés, les incendies de sources combustibles et les explosions d’autoclaves doivent être prioritaires dans la gestion du Risque.
Autres Risques
Tableau IX : Risques liés au Poupinelle et à la plaque chauffante
Dangers thermiques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence non. Détectabilité
Criticité N°
D’ordre
Poupinelle
Court-circuit.
Introduction de
Matières inflammables, manque
D’entretien.
incendie
4
4
4
64
1
Introduction de
Matière explosive.
explosion
4
2
4
32
2
Ouverture avant
Refroidissement. brûlure 3 1 4 12 3
Plaque
chauffante
Mise sous
tension en
absence.
incendie
4
4
4
64
1
Mauvais entre-
tien
électrocution
4
2
4
32
2
Le risque le plus redoutable auquel le poupinel et la plaque chauffante nous exposent au laboratoire est l’incendie.
Autres Risques
Tableau X : Risques liés à l’électricité et aux produits radioactifs
Dangers
électriques Facteurs et
Situations
favorisants Risques Gravité Fréquence non Détectabilité
Criticité
N°d’ordre
électricité
Fils électriques dénudés ou passant dans l’humidité.
Intervention sur appareil sous tension
électrocution
4
4
4
64
1
Fils électriques dénudés ou passant dans l’humidité.
Intervention sur appareil sous tension
électrisation
3
4
4
48
2
Produits
et matériel
radioactifs
Exposition
Aux irradiations Stochastiques
(effets aléatoires)
4
4
4
64
1
Déterministes
(effets connus)
4
3
4
48
2
L’électrocution et les risques stochastiques d’origine radioactive sont à redouter au laboratoire.
II-3 Résultats de l’exploitation des fiches d’enquête
- Ces résultats nous ont permis d’évaluer les probabilités de survenue des Accidents liés aux Risques à travers les caractéristiques et le comportement du personnel.
Étude des caractéristiques et du comportement du personnel du CeDReS
Tableau XI : Profil des travailleurs
Travailleurs Nombre Pourcentage Fonction Formation continue Domaine
Techniciens supérieurs
de laboratoire
7
46,6 % Techniciens de laboratoire
2 Gestion des
Risques et
Hygiène au laboratoire
Ingénieurs
des techniques sanitaires
2
13,3 % .surveillant
.encadreur
1 biosécurité
Biologistes
3
20 % formateurs
Responsables
1 Assurance
qualité
Techniciens d’Hygiène 3 20 % -préparateur de milieux de culture
-technicien de surface
0
TOTAL 15 100 % //////////////////////// 4
pourcentage 26,66
Seulement 26,66% de l’effectif du personnel a bénéficié d’une formation continue.
Tableau XII : Engagement du personnel en matière d’Hygiène et
Biosécurité.
Sait l’existence
d’un comité Sait la méthode de
Gestion au CeDReS Est membre de ce comité
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
2
1
0
Ingénieurs
des techniques (N=2)
0
0
0
Biologistes (N=3)
1
1
1
Techniciens d’Hygiène (N=3) 1 1 0
TOTAL 15(100%) 4 (26,66%) 3 (20%) 1 (6,66%)
Moyenne de l’effectif 17,77%
L’engagement du personnel en matière d’Hygiène et Biosécurité n’est pas satisfaisant soit 17,77%.
Tableau XIII: Connaissances théoriques sur l’Hygiène et la Biosécurité
Hygiène Biosécurité Risque Accidents
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
1
2
0
1
Ingénieurs
des techniques sanitaires (N=2)
1
1
0
0
Biologistes (N=3)
2
1
2
2
Aides au laboratoire (N=3)
0
1
1
1
TOTAL 15 (100%) 4(26,66%) 5 (33,33%) 3 (20%) 4 (26,66%)
Moyenne 26,66%
Moins d’un tiers de l’effectif du personnel maîtrise les notions d’Hygiène et Biosécurité soit 26,66% de cet effectif.
Tableau XIV: Connaissances sur les mesures de protection individuelle et collective
Exigence du port de gant Importance de chaussures
Spéciales au laboratoire Connaissance des différents
Types d’extincteurs Domaines d’application
CO2 H2O Poudre
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
6
4
0
0
0
0
Ingénieurs
des techniques sanitaires (N=2)
2
2
1
1
1
1
biologistes (N=3)
2
2
1
1
1
0
Aides au laboratoire (N=3) 1 1 0 0 0 0
TOTAL 15 (100%) 12
(80%) 9
(60%) 2
(13,33) 2 (13,33) 2 (13,33) 1
(6,66%)
moyenne 31,11%
Le personnel dans son ensemble ne maîtrise pas les mesures de protection individuelle et collective soit 68,89 % de l’effectif contre 31,11%.
Tableau XV : Connaissance sur les mesures de protection individuelle
Caractéristiques d’une blouse de laboratoire
Manches longues Blouse en dessous
Des genoux Protection du
travailleur
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
5
5
5
Ingénieurs
des techniques (N=2)
2
2
2
biologistes (N=3)
2
2
3
Techniciens d’Hygiène (N=3) 1 1 1
TOTAL 15 (100%) 10 (66,66%) 10 (66,66%) 11 (73,33%)
moyenne 68,88%
La majorité du personnel connaît les caractéristiques d’une blouse soit 68,88% de l’effectif.
Tableau XVI: Mesure d’Hygiène
Fait le tri des déchets à son poste de travail Se lave les mains avant et après les manipulations Nettoie son poste de travail après chaque manipulation
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
7
7
3
Ingénieurs
des techniques sanitaires (N=2)
2
2
2
Biologistes (N=3)
3
3
1
Techniciens d’Hygiène (N=3)
3
3
1
TOTAL 15(100%) 15 (100%) 15 (100%) 7 (46,66%)
moyenne 82,22%
La majorité du personnel respectent les mesures d’hygiène soit 82,22% de l’effectif.
Tableau XVII: Mesure de protection individuelle : Vaccination
Fièvre typhoïde Fièvre jaune Hépatite B méningite tétanos
Techniciens supérieurs
de laboratoire
(N=7)
7
7
7
7
7
Ingénieurs
des techniques
(N=2)
0
1
1
1
1
Biologistes
(N=3)
3
3
3
3
3
Techniciens d’Hygiène (N=3) 1 1 1 1 1
Totaux 15 (100%) 11 (73,33) 12 (80%) 12
(80%) 12
(80%) 12
(80%)
moyenne 78,66%
La protection du personnel par la vaccination est satisfaisante soit 78,66 de l’effectif.
Tableau XVIII : Antécédents de maladies infectieuses autre que le paludisme au laboratoire.
infecté Nature de l’infection date
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
0
-
-
Ingénieurs
des techniques (N=2)
0
-
-
Biologistes (N=3)
2
Fièvre typhoïde 2005
2007
Techniciens d’Hygiène (N=3) 1 Fièvre typhoïde -
TOTAL 15 (100%) 2 (13,33%) Fièvre typhoïde 2005/2007
Seulement environ un dixième de l’effectif du personnel technique a souffert de la fièvre typhoïde soit 13,33%.
Tableau N° XIX: Accidents de travail.
Victime d’accident
nature Prise en charge
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7)
1
AES
Oui
Ingénieurs
des techniques (N=2)
0
- -
Biologistes (N=3)
0 - -
Techniciens d’Hygiène (N=3) 1 AES Oui
TOTAL 15 (100%) 2 (13,33%)
Seulement environ un dixième de l’effectif du personnel a été victime d’un accident d’exposition au sang soit 13,33%.
Tableau n °XX : Décès de travailleurs en fonction au CeDReS
Souvenance du
Décès d’un col-
lègue Courte maladie Longue maladie
Techniciens supérieurs
de laboratoire (N=7) 0
-
-
Ingénieurs des techniques (N=2) 1 oui
Biologistes (N=3) 0 - -
Aides au laboratoire (N=3) 1 oui -
TOTAL 15(100%) 2 (13,33%) oui oui
Seulement environ un dixième de l’effectif du personnel a souvenance de la mort d’un collègue soit 13,33%.
II-4 Considérations économiques
Dans le premier tableau, après avoir estimé le nombre de personnes exposées par Danger identifié, nous avons calculé le taux d’accidents probables, le nombre d’accidentés éventuels et appliqué ce nombre au montant individuel de prise en charge pour en déterminer la valeur économique pour une période de douze mois au maximum.
Dans un deuxième tableau, nous avons estimé la perte économique due à l’état de morbidité par l’absentéisme. Cela nous a amenés à déterminer l’incidence de morbidité qui est le pourcentage de malades par rapport au nombre d’accidentés estimés. Nous avons estimé que les malades travaillent un jour sur trois dans l’année. Nous avons ainsi déterminé la perte économique en appliquant le temps perdu au coût financier estimé auparavant en calculant la recette journalière par tête des travailleurs.
Dans un troisième tableau, nous avons estimé la charge du décès. L’indice de létalité (taux de décès des malades) nous a permis d’estimer le nombre de décès probable qui est appliqué à la charge fixe de l’entreprise.
Nous avons enfin résumé la considération économique du Risque dans un histogramme.
Tableau XXI : Prise en charge de l’accident
dangers nombre
d’exposés Taux d’accidents nombre
d’accidentés Charge individuelle montants
HIV 18 48.8 % 8.784 280000 2459520
Mycobacterium tuberculosis 05 5.6% 0.28 350000 98000
VHB 18 12.73% 2.2914 140000 320796
Treponema pallidum. 18 4.61% 0.8298 10000 8298
Entamoeba histolytica. 03 3.05% 0.0915 10000 915
Ether 02 50 % 1 12399996 12399996
Gaz butane 40 50 % 20 12399996 247999920
H2S 02 50 % 1 3844880 3844880
Xylène ou
Toluène 12 10 % 1.2 3844880 4613856
Acide ou Base 05 10 % 0.5 100000 50000
Feu 40 50 % 20 12399996 247999920
Poupinel 02 50 % 1 100000 100000
Autoclave 02 25 % 0.5 100000 50000
Plaque chauffante 08 25 % 02 10000 20000
Coagulateur 01 25 % 0.25 10000 2500
Aiguille 01 50% 0.5 42000 21000
électricité 40 50% 20 12399996 247999920
Total général 767989521
Le montant de la prise en charge de l’accident est significatif
Tableau XXII : Impacts économiques de la morbidité
Dangers Nombre
D’accidentés Incidence
morbide Nombre de malades Taux d’absen- téisme
(j/malade) Temps
perdu Coût
financier
journalier
Perte
écono-
mique
(millions de FCFA)
HIV 8.78 100% 8.78 80 702.7j 81898 .41 57.55
Mycobacterium tuberculosis 0.28 100%
0.28 40 11.2j 81898 .41 0.92
VHB 2.29 100% 2.2914 80 183.3j 81898 .41 15.01
Treponema pallidum. 0.83 100% 0.83 10 8.3j 81898 .41 0.68
Entamoeba histolytica. 0.09 100% 0.09 10 1j 81898 .41 0.074
Ether 1 100% 1 80 80j 81898 .41 0.0065
Gaz butane 20 100% 20 80 1600j 81898 .41 131.03
H2S 1 100% 3.5 80 280j 81898 .41 22.93
Xylène ou
Toluène 1.2 100% 1.2 80 96j 81898 .41 7.86
Acide ou Base 0.5 100% 0.5 80 40j 81898 .41 3.27
Feu 20 100% 20 80 1600j 81898 .41 131.03
Poupinel 1 100% 1 80 80j 81898 .41 6.55
Autoclave 0.5 100% 0.5 80 40j 81898 .41 3.27
Plaque chauffante 02 100% 02 80 160j 81898 .41 13.10
Coagulateur 0.25 100% 0.25 80 20j 81898 .41 1.64
Aiguille 0.5 20% 0.01 80 0.8j 81898 .41 0.065
électricité 20 100% 20 80 1600j 81898 .41 131.03
TOTAL 526.0155
Les brûlures, sont les accidents les plus couteux dont la prise en charge prédictive s’élève à 131,03 millions de franc CFA par année.
Tableau XXIII : Impacts économiques de la létalité
Dangers Nombre de
malades Indice de létalité Nombre
de décès Charge
funéraire Charge
totale
HIV 8.78 38.7% 3.4 200000 680000
Mycobacterium tuberculosis 0.28 44.5% 0.12 200000 24000
VHB 2.29 21.8% 0.50 200000 100000
Treponema Pallidum 0.83 00% 00 200000 00
H2S 1 100% 1 200000 200000
Toluène 1.2 100% 1.2 200000 240000
Entamoeba histolytica 0.09 3.8% 0.0035 200000 700
Poupinelle 1 100% 1 200000 200000
Autoclave 1 100% 1 200000 200000
Plaque chauffante 2 100% 2 200000 400000
Éther 1 100% 1 200000 200000
feu 20 100% 20 200000 4000000
Gaz butane 20 100% 20 200000 4000000
Acide/base 1 100% 1 200000 200000
Aiguille 0.50 100% 0.50 200000 100000
Coagulateur 0.25 100% 0.25 200000 50000
Electricité 20 100% 20 200000 4000000
Total général 14594700
Les incendies touchant mortellement la quasi-totalité du personnel engendrent une prise en charge funéraire prédictive plus importante.
Figure 1 : vue générale des impacts économiques du risque
II-5 Organisation architecturale et accessoires
Cette étude nous a permis d’apprécier la situation sécuritaire du CeDReS au regard des normes en vigueur.
Tableau XXIV
Élément architectural étudié caractéristiques observations
Vestiaire Mixte, sans point d’eau Favorise les contaminations
Portes d’entrée en salle technique Ouvrant sur l’intérieur Favorise l’étouffement en cas d’incendie
Postes de travail Construits au long des murs Permettent plus d’espace en salle technique
Sol Imperméabilisé de manière continue Conforme aux exigences de la norme ISO 15190
Bureaux Séparés de l’espace technique Conforme aux exigences de la norme ISO 15190
Entrée et sortie du laboratoire uniques Non conforme aux exigences de la norme ISO 15190
Tabourets réglables Conforme aux exigences de la norme ISO 15190
Climatisation Filtre l’air entrant et sortant La climatisation fonctionne selon les exigences de la norme S90-351
L’absence de point d’eau dans le vestiaire et le sens d’ouverture des portes des salles techniques sont des points à améliorer.
II-6 Management de l’Hygiène et de la Biosécurité
Nous avons analysé et apprécié chaque élément de gestion.
Tableau XXV
Élément de gestion étudié caractéristiques observations
Politique Non définie Non conforme aux exigences de la norme ISO 9001
Plan d’action Non élaboré Non conforme aux exigences de la norme ISO 9001
Engagement Non déclaré Non conforme aux exigences de la norme ISO 9001
Mise en place d’un comité d’hygiène et biosécurité Nomination du responsable du comité Conforme aux exigences de la norme ISO 15189
Entretien du sol et des salles techniques Deux entretiens par jour avec un détergent-désinfectant L’entretien est un bio nettoyage combiné, la norme ISO 15190 recommande le bio nettoyage séparé
Balayage Balayage à sec Cette méthode est non conforme aux exigences du GBEA.
Biosécurité Usage de PSM, cache-nez, lunettes, gants à usage unique Les cheveux ne sont pas protégés et les blouses ne sont pas assorties de pantalons
Gestion des déchets La pré-collecte se fait à l’aide de boites de sécurité et des poubelles à pédales. Le prétraitement se fait à l’autoclave et l’hypochlorite de sodium L’entreposage est en espace libre d’accès et l’incinération est en sous-traitance.
Le Management de l’Hygiène et de la Biosécurité est à améliorer en plusieurs points
CHAPITRE III
DISCUSSION
III-1-DANGERS ET RISQUES BIOLOGIQUES :
À l’issue de notre étude, il ressort que les Virus du SIDA, de l’hépatite B et le Mycobacterium tuberculosis sont les Dangers biologiques les plus exposants à des Risques plus significatifs avec des PID importants (tableau II). Les sources ci-dessous consultées confirment ces résultats.
En effet, l’organisation genevoise pour la formation et la recherche médicale avec O. RUTSCHMANN de la division des maladies infectieuses de l’unité SIDA publiait :
- Le risque de contamination par le virus d'immunodéficience humaine (VIH) ou par les virus des hépatites B ou C est une source d'anxiété certaine dans le corps médical. Les premiers cas de contaminations accidentelles aux USA ont été décrits dès 1984. En Suisse, près de 22 000 infections par le VIH ont été rapportées (fin juin 1996) dont plus de 5 000 ont évolué vers le SIDA [36].
- Le risque de contamination professionnelle est fonction de la prévalence de la ma
16 ngarta nicolas Le 24/11/2011
17 coulibaly korona Le 16/02/2012
18 Alex Musengesi Le 23/05/2012
19 kouame tiemele Le 12/06/2012
ktiemel66ingse@yahoo.fr Merci.
20 NIYONGABO Olivier Le 16/06/2012
21 NIYONGABO Olivier Le 16/06/2012
22 Tiemele Kouame Le 18/06/2012
23 offelebed Le 18/10/2012
24 offelebed Le 18/10/2012
25 offelebed Le 18/10/2012
26 offelebed Le 19/10/2012
27 Nolan15 Le 24/10/2012
28 Axosserry Le 31/10/2012
29 Malik05 Le 05/11/2012
30 Clinton16 Le 08/11/2012
31 tiemele Le 27/11/2012
32 M. Tiemele Le 13/12/2012
33 Tiemele Le 13/12/2012
34 Tiemele Le 13/12/2012
35 ouattara Le 21/12/2012
36 Kouadio Doua Christian Le 04/04/2013